Tout droit venu d'Austin, le groupe américain The Texas Chainsaw Dust Lovers a sorti il y a quelques mois un nouvel EP, « The Wolf is Rising ». Sauf que... petit rectificatif s'imposant, après rapide lecture de leur biographie, j'apprends que TCDL -pour les intimes- est en fait un combo bien de chez nous, auteur d'un stoner/southern rock ma foi fort sympathique.
Sous ces allures rugueuses et rednecks, la musique du quatuor parisien dissémine notamment quelques hommages aux BO de films 'western spaghetti', celles avec notamment le grand Ennio Morricone à la manœuvre ; des créations italiennes utilisées sur des films pour certains tournés en Espagne, influençant un groupe français que l'on pourrait croire américain. C'est beau.

Bref pour revenir à « The Wolf is Rising », voilà un EP solide qui combine judicieusement des sonorités heavy avec des parties qui laissent un peu de côté la lourdeur, pour une approche plus rock et 'détendue'. Une fois l'EP lancé, le premier riff de « Car Crash » ne laisse pas de place au doute, ça joue à l'énergie et l'efficacité et tout le titre se veut être un sacré brûlot marchant à l'envie... Un peu plus loin, « A Man of constant Sorrow », originellement chanson traditionnelle folk américaine, est reprise ici sur un air stoner/rock endiablé qui ne défigure pas la version d'origine mais lui donne une allure dès plus contemporaines.

« Back to Georgia » impose un rythme davantage lent mais il paraît difficile de résister à ces notes endiablées de banjo, ces chœurs 'lancinants', et plus globalement tout cet ensemble qui nous plonge de plein fouet dans les zones marécageuses du sud des US. « Redemption » reprend des caractéristiques similaires, et parvient à surprendre l'auditeur le temps d'un passage blasté que l'on ne voyait pas vraiment venir.

Quand au morceau-titre concluant cet EP, il voit TCDL atteindre pour la première fois de sa (jeune) carrière les 7 minutes, au son de riffs épais et fuzzy, et surtout une progression à tiroirs intéressante : après 3 premières minutes d'un stoner velu porté par une basse éloquente, le tempo s'emballe à vous donner une furieuse envie de headbanguer. S'en suit un 'break' parsemé de notes sifflées, sorte de gros clin d’œil à Mr. Morricone, avant un final en apothéose le temps d'un dernier refrain tombant à point.

En plus d'une production plutôt chaleureuse qui sied au contenu musical, je trouve les lignes vocales de Clément Collot (aussi guitariste et compositeur du groupe) en adéquation avec le reste des instruments ; il a des tonalités 'claires' et un petit grain théâtral qui rend les titres encore un peu plus vivants et chantants.
The Texas Chainsaw Dust Lovers pratique sa musique avec une certaine classe et semble déjà bien digérer ses influences. « The Wolf is Rising » s'écoute sans sourciller, d'autant que faisant 25 minutes, il est aisé de le ré-écouter de suite. Autant dire que la sortie d'un premier effort longue durée sera à surveiller du côté de TCDL.




Rédigé par : gardian666 | 08/10 | Nb de lectures : 9792