Si l’on ne sait rien ou pas grand chose de ce power trio canadien, c’est parce que son aura n’a, qu’à de très rares occasions, franchi le large océan qui nous sépare de la Belle Province. Ou alors dans le cadre restreint de réunions Tupperware d’aficionados dévoués. Vous en étiez ? Dites le nous. Pourtant, Seven Circles est déjà son septième album en quinze ans d’existence. Et si la kro se retrouve dans les pages de V.S, ce n’est pas seulement parce qu’il est distribué en Europe par Insideout. C’est aussi parce que le groupe est affilié à la scène métal même si quelques touches d’expérimentation ont souvent tenté les kronikeurs de le catégoriser abusivement « progressif ». Ici, point de métal expérimental ou de prog mais un rock hard classique voire pop, aidé de samples et de claviers. Si Led Zep est très présent dans leurs premières compositions, le grunge de la précédente décennie semble avoir constitué l’autre versant de leur inspiration. Du Zeppelin, ils ont saisi les couleurs orientales associées aux riffs plombés, du grunge, il en ont tiré le côté explosif et spontané. Le maître d’œuvre de TTP est le guitariste chanteur Jeff Martin. Son jeu de guitare complet, son timbre de voix puissant et caverneux en sont les éléments de base. Accompagné d’une basse ronflante et d’une rythmique lourde, l’ensemble procure une irrésistible envie de taper du pied et de headbanger en cadence. Des 11 titres proposés, peu de déchets, hormis peut-être The Watcher, la traditionnelle ballade, et 2 ou 3 moins renversants. Plus significatifs, le bref et dynamique Writing’s On The Wall (2’40) qui ouvre l’album sur de grosses guitares bien entraînantes et Overload qui rappellera de bons souvenirs aux fans de Page. Bref, 45’ de bonne musique, certes, mais peut-être pas suffisantes pour faire passer le trio du statut de bon groupe efficace et appliqué à celui de formation incontournable. Et la production un peu lisse de Bob Rock ne lui permet pas de viser plus haut. C’est sans doute cet avenir bouché qui a contraint son leader à quitter le groupe peu après la sortie de Seven Circles. Dommage ! Mais on peut comprendre qu’après 15 ans d’infortune, sa persévérance se soit quelque peu émoussée.


Rédigé par : Karadok | 13/20 | Nb de lectures : 13201