THE SWORD - High Country (Razor and Tie) - 01/02/2016 @ 07h39
Depuis ses débuts en 2003 le quartet Texan n’a jamais réussi à être classé dans un style prédéfini, car en évoluant autant dans le Stoner que dans le Doom écrasant, et en passant par le Heavy et le Hard des années 70, chacun de leurs albums est riche en nouveautés et en surprises. Après avoir vraiment explosé grâce à METALLICA qui leur a laissé faire leur ouverture sur la tournée « Death Magnetic » puis grâce également à « Warp Riders » à la fois puissant et flamboyant, le combo montrait qu’il ne voulait pas se laisser enfermer dans des cases en sortant en 2012 « Apocryphon » qui voyait l’arrivée d’un nouveau batteur mais surtout d’un côté plus accessible qui n’a pas manqué de déchaîner les passions malgré son intérêt certain.

Les gars n’en ont cure car une nouvelle fois ils vont tout autant dérouter qu’accrocher, certains crieront à la trahison d’autres au contraire y verront de la prise de risques payante, bref ça devient leur lot quotidien mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’à nouveau ils prouvent qu’ils ne sont pas un groupe comme les autres puisqu’en plus de leur gloubiboulga d’influences habituelles ceux-ci y ont ajouté des relents de folk américain et même un peu de son « West Coast » qui n’aurait pas fait tâche chez les EAGLES. Ce qui va également étonner c’est la durée de cet opus, car avec une durée de 50 minutes c’est le plus long jamais composé par les américains mais cependant c’est aussi celui qui a le plus grand nombre de plages (15 au total avec les interludes et instrumentaux), celles-ci étant paradoxalement les plus courtes qu’ils ont composé car on tourne quasiment tout le temps autour des trois minutes, et ça n’excède pas 5,30 minutes au maximum, du coup fini les passages à rallonge car là ça va directement à l’essentiel et même un peu trop d’ailleurs.

D’ailleurs il y’a de quoi être décontenancé quand on écoute « Unicorn Farm » qui sert d’introduction car on se demande franchement dans quoi on a mis les pieds et surtout que nous réserve la suite, car là on est en pleine expérimentation post-hippie typique des années 70’s, le synthé rétro plane et nous voilà entre IRON BUTTERFLY et GRATEFUL DEAD. La décennie des seventies est à l’honneur dès ce premier acte terminé avec « Empty Temples » où le son des guitares, la basse ronflante et les chœurs sont typiquement de cette époque et sont mis en avant sur la première moitié de cette compo avant que le tout ne s’alourdisse par la suite grâce à des riffs plus massifs, mais de manière intelligente car le tout s’imbrique tout seul et de belle manière. Toujours dans cette période fastueuse le morceau-titre est là encore totalement dans cet esprit car avec sa rythmique lourde et ses synthés quasiment funk et disco on se retrouve quasiment plongé en pleine Blaxploitation avec « Shaft » et Isaac Hayes pour une compo sympathique et très courte. Cependant on s’aperçoit que les gros riffs sont en net recul, on en trouve principalement sur la seconde partie de cet opus, à l’instar de « Tears Like Diamonds » (même si là encore l’heure est à la mélodie et au calme durant un bon moment), ou bien sur « Buzzards » tout en lourdeur, accélérations et agressivité (qui nous permet de retrouver la fougue des premiers opus du groupe) réellement inspiré par QUEENS OF THE STONE AGE, et aussi avec « Ghost Eye » très heavy et stoner mais qui comme ses petits camarades se termine trop brutalement.

Car c’est un souci assez récurent sur cette galette, à vouloir faire court et direct les gars donnent l’impression sur certains passages de presque bâcler les débats, ce qui est franchement dommage car même si les guitares se sont beaucoup débranchées et que les claviers ont pris une importance plus grande tout ceci est quand même très cohérent et franchement agréable, il est juste dommage que les fins de certaines compos soient un peu à l’arrache. Après bien que quelque unes d’entre elles n’aient pas franchement leur place sur le disque (comme « Seriously Mysterious » qui ressemble à du mauvais NAÏVE NEW BEATERS et dont la trempe électro n’a rien à faire là) et que le trop grande nombre d’interludes et d’instrumentaux cassent un peu la dynamique globale, on ne peut que saluer la prise de risques globalement réussie et des hommages discrets aux grands anciens du rock psychédélique (notamment aux DOORS avec « Early Snow », dont les parties de trompettes et la rythmique ne sont pas sans rappeler leur mythique « Touch Me »).

Cependant ne nous méprenons pas, même s’il est différent de ses grands-frères tout cela reste d’un très bon niveau car on sait que les mecs sont des super musiciens (et ils le prouvent une fois encore) qui n’ont pas peur d’explorer d’autres horizons au risque de se mettre une partie de leurs fans à dos, même si effectivement cet opus n’est pas dénué d’erreurs et de fautes de goût et qu’il aurait mérité à être plus concis et raccourci afin d’y gagner en accroche car on a du mal parfois à s’y retrouver dans ce melting-pot.




Rédigé par : GabinEastwood | 14,5/20 | Nb de lectures : 8007




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Commentaire
catfish
Membre enregistré
Posté le: 01/02/2016 à 10h28 - (119272)
Très, très grand disque pour ma pomme. Superbes mélodies et ambiances. Pas une note en trop, pas d'auto-complaisance. Je ne ressens pas du tout cette impression de bâclée dont il est question dans la chro, je trouve même que c'est totalement l'inverse : pour sonner si juste, il faut avoir pas mal de recul… Et, effectivement, ça ne "poutre" guère, mais les titres proposés ici n'en ont pas besoin. La très grande classe !



capsf1team
Membre enregistré
Posté le: 01/02/2016 à 11h21 - (119274)
Ahh, c'était mieux avant.... Ben là en tout cas c'est mon cas, où est passée toute cette énergie des débuts ???



ManOfShadows
Membre enregistré
Posté le: 01/02/2016 à 15h26 - (119276)
Cet album est géant, hyper varié et aux mélodies somptueuses. The Sword propose du neuf tout en restant The Sword. Et ce "High Country" possède une production merveilleuse, l'une des meilleures que j'ai pu entendre depuis plusieurs années.



CyclisteMetôl
Membre enregistré
Posté le: 01/02/2016 à 19h14 - (119278)
J'ai découvert avec apocryphon, puis j'ai remonté le temps jusqu'à gods of the earth, qui est un de mes albums préférés en stoner, de ces dernières années. celui là est décidément trop sage, mais cette chronique me donne l'occasion de lui donner une troisième chance.



Jotun35
Membre enregistré
Posté le: 04/02/2016 à 16h38 - (119302)
Album qui me donne l'impression que les pistes ont été enchaînées au hasard (mis à part l'intro). Je trouve franchement que ca manque de cohérence à ce niveau. Je pourrais mettre l'album en shuffle que ca ferais très peu de différence.

Sinon musicalement, c'est du rock 70's sans grand génie. Grosse déception. Kadavar et Orchid ont fait nettement mieux la même année dans un style similaire. Je trouve que The Sword essaye de suivre la vague hard rock/metal retro 70's (Kadavar, Graveyard, Spiritual Beggars, Orchid etc) et se vautre un peu face à une grosse concurence.



hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 08/02/2016 à 23h32 - (119351)
Ben je crois qu'il va squatter ma platine longtemps celui-là.



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