Je fais partie des personnes ayant découvert The Sword avec la sortie de leur 3ème album, « Warp Riders ». Ce fut l'une de mes bonnes découvertes de l'année 2010 et un album qui aujourd'hui tourne encore, et ce avec toujours le même plaisir. C'est donc avec une certaine part d'appréhension que je surveillais la sortie de ce « Apocryphon », dont la cover plutôt bizarre me laissait déjà un peu perplexe. Je lui préfère celle de « Warp Riders », assurément. D'ailleurs, ce n'est pas le seul critère où l'album précédent me plaît davantage, mais ça, je vais y revenir tout au long de cette chronique.

Car oui, The Sword ne fait pas aussi bien qu'il y a un peu plus de 2 ans. Dit comme ça, c'est sûr, c'est très facile. Mais « Warp Riders » m'avait plu grâce avec son heavy/stoner accessible et bien souvent irrésistible. Des riffs d'enfer, des refrains excellents, une section rythmique profonde et sensuelle, le son, l'identité de The Sword réussirent à m'envoûter à l'époque. Sur « Apocryphon », nos 4 gars de Austin n'ont pas vraiment changé la recette. Leur son est toujours aussi vintage et pur, chaque instrument occupe le même espace sonore, tout semble nickel, sauf que la mayonnaise ne prend pas vraiment. L'album est globalement plus lent (voire même mou, la doublette « The Idden Masters/Dying Earth », est presque un coup à s'endormir, malgré des petites piques de guitares délicieuses sur le second cité), John Cronise est parfois gonflant dans ses vocalises limite 'pleurnichardes' ; et de manière globale, cet opus manque tout simplement de titres accrocheurs. OK, il n'y a pas réellement d'intérêt à nous refaire un 'Arrows in the Dark', 'Night City' et autres 'Lawless Hands', mais ici peu de titres sortent du lot. A mon goût, cet album est trop homogène, et peut-être pas assez 'aventurier', comme l'était 'The Chronomancer' (encore une fois, tiré de l'album précédent).

Il faut tout de même un peu donner sa chance à ce « Apocryphon », qui n'est pas synonyme de purge totale non plus (et heureusement). « Veil of Isis » en ouverture n'est pas déplaisant du tout par exemple, grâce à ses riffs chaleureux et entêtants, « Seven Sisters », bien groovy et détendu, nous sort lui un peu de la monotonie du milieu de l'album. S'en suit d'ailleurs un « Hawks and Serpents », venant confirmer ce regain de vitalité, de par son tempo enjoué, un brin simpliste mais rock'n'roll au possible ! Un mot aussi sur le final, un titre éponyme, dont l'intro au synthétiseur a le don de vraiment surprendre. Une fois que l'on est habitué, on retient surtout ce riff de guitare assez Metallica dans l'esprit, bien incisif et catchy.

Un petit mot également sur les paroles, toutes écrites par John Cronise qui se plaît toujours à délivrer des textes un peu farfelus, mystiques avec une dose d'écrits mythologiques et religieux. Le tout présenté à l'intérieur d'un livret bien coloré, de par des bandes de couleurs claires, renforce le sentiment que le groupe doit sans doute composer avec l'aide de quelques produits illicites... enfin sur ce point, on s'en fout, ils font comme ils veulent. Vient donc l'heure de faire une petite conclusion ; The Sword nous sort un album correct, cependant inégal et pas aussi attachant que peut l'être « The Warp Riders ». Un bon petit récital de heavy/stoner rock toutefois, pas désagréable pour un peu détendre l'atmosphère...




Rédigé par : gardian666 | 13,5/20 | Nb de lectures : 13050