Certes le nom sonne nouveau dans l’underground hexagonal, suscitant uniquement un clin d’œil aux « Seven Gates of Hell » de VENOM ou une référence biblique aux sept péchés capitaux mais quand on se penche davantage sur les Bourguignons de THE SEVEN GATES, c’est une avalanche de vieux souvenirs qui reviennent nous tirailler la fibre nostalgique.

Oui, il y a du lourd, du très lourd même derrière ce mini quatre titres. Principalement parce que les deux principaux protagonistes du groupe ont déjà derrière eux un certain bagage métallique sans avoir réellement la notoriété adéquate. D’un côté Michel Dumas, éminence grise, de MUTILATED le tout premier groupe de death metal français (l’occasion de verser une énième larme avec leur rendez-vous manqué avec une postérité qui aurait pu être la leur) devenu par la suite ABYSSAL. De l’autre Vincent Urbain alias Lord Akhenaton alias Seigneur V. Sangdragon, membre unique d’AKHENATON/DAEMONIUM et jadis membre de l’anecdotique AMAYMON (le groupe de Christian Bivel d’Adipocere dont nous parlions voilà peu dans La Belle discographie). Un duo qui s’était déjà retrouvé pour fonder WINDS OF SIRIUS voilà quelques années et qui avait disparu de la circulation. Ruminant ses riffs dans l’ombre. Attendant son heure.

Il est fort probable que cette heure soit finalement arrivée sous la forme de « Gehenna’s Sword » qui se trouve être la forme plus aboutie, et enrichie d’un morceau supplémentaire, d’une demo « All is in all » sortie en 2006. N’ayant pas ladite démo, je serais bien en peine de vous parler d’une quelconque évolution sur les trois titres que ces deux CD ont en commun. Toujours est-il que la mouture actuelle de THE SEVEN GATES tourne autour d’un death metal assez fidèle aux origines du genre.

En effet, difficile de ne pas remarquer une certaine affiliation entre la musique des Français et MORBID ANGEL. Si l’association ne sautera pas forcément aux oreilles sur les deux premières plages de « Gehenna’s Sword », il en est tout autre sur un titre comme « All is in all » qui laisse planer l’ombre du Trey Azagtoth inspiré des « Altar of Madness » ou « Domination ». Idem sur “The Serpent’s wheel” même si certains passages sonnent plus thrashy. Il faut bien admettre que Michel n’a pas perdu ma main quand il s’agit de composer du death metal de qualité et l’association des growls de Vincent Urbain n’enlève rien à l’intérêt de la chose. On peut également préciser que le duo Dumas/Urbain s’est associé les services d’une section rythmique qui tient particulièrement bien la route. Bref, c’est carré, calibré au poil et d’un professionnalisme quasi irréprochable.

S’il fallait vraiment critiquer THE SEVEN GATES, on pourrait peut-être leur reprocher un léger manque d’agressivité, de hargne probablement dû à une production correcte mais pas franchement à la hauteur des ambitions du groupe. De même, on pourrait regretter les inspirations un peu trop manifestes sur une paire de titres, excellents au demeurant mais qui ne prennent peut-être pas assez de recul vis-à-vis de leur modèle.

Il va sans dire que, par ces temps hostiles dans le milieu du disque, THE SEVEN GATES est à la recherche d’un label pour lui permettre de sortir son premier album « Angel of Suffering » (oui, oui un parfum de MORBID ANGEL vous disais-je) que le quatuor nous promet déjà depuis l’année dernière.


Rédigé par : Tonton | 7,5/10 | Nb de lectures : 10774