"Dark Invitation To Armageddon" est une petite bombe qui ne vous laissera aucun répit pendant 60 minutes. Inutile de tergiverser, le thrash/death joué par The Scourger est intense, puissant et combine de façon convaincante thrash old school (Testament, Slayer, Kreator… sont des noms qui viennent directement à l’esprit) et death mélodique à la suédoise (impossible de ne pas penser à At The Gates). Composée de musiciens expérimentés, la formation finlandaise regroupe en son sein des ex-Gandalf et un ancien guitariste live de Divine Decay (dont le "Songs Of The Damned" de 2001 était une véritable tuerie). Le groupe jouit par ailleurs d’une certaine popularité en Finlande puisque le single « Hatehead » s’était classé numéro un des charts nationaux en 2005.

Pour l’originalité, on repassera, mais là n’est pas le propos de The Scourger, qui privilégie avant tout l’efficacité. Véritable rouleau-compresseur, la musique du combo (servie par une production du tonnerre !) ne fait pas de quartiers. Les riffs de guitare sont redoutables, tandis que les solos, plus mélodiques, s’intègrent parfaitement dans cet ensemble brut de décoffrage (le morceau-titre en est un bon exemple). Soutenues par une section rythmique implacable (le batteur cogne comme un damné, sans pour autant abuser de la double pédale à outrance, comme c’est souvent le cas dans le style), les treize chansons de cette galette sont autant d’uppercuts qui ne laisseront pas de marbre les amateurs de thrash furieux. Des vocaux tranchants convenant tout à fait aux compositions complètent le tableau. Une mention spéciale doit être décernée aux deux torpilles que sont « In The Hour Of The Ruin » et « Never Bury The Hatchet », qui devraient faire quelques dégats dans le pit. On trouve en fin d’album deux bonus tracks, dont une version live de « Hatehead », single du premier album.

Il faudra de toute évidence être endurant pour affronter cette heure de thrash à la façon The Scourger. Il aurait d’ailleurs peut-être été plus judicieux de proposer un ou deux morceaux de moins, afin de ménager l’auditeur. C’est que la voix haineuse de Jari Hurskainen peut se révéler fatigante à la longue, malgré le fait qu’il tienne très bien son rôle dans le groupe. A noter que l’artwork de cette invitation dans l’Armageddon, qui donne une idée de ce qui vous y attend, est signé Joe Petagno (l’homme derrière les pochettes de Motorhead). Un plus indéniable qui devrait inciter à l’achat de cet album éprouvant, mais convaincant.


Rédigé par : up the irons | 15/20 | Nb de lectures : 10694