Une fois de plus, me voici confronté à une difficulté de premier ordre : vous parler d'un groupe totalement inconnu qui ne m'a fourni aucune info et dont le site web ne renferme aucune indication sur sa nature, sa composition ou même sa création. En examinant attentivement le maigre booklet, j'ai bien l'impression que The Scarr est l'oeuvre d'un seul homme : un certain Pete Johansen qui s'accompagne de quelques intérimaires musicaux. Alors que le seul Johansen que je connaisse traîne ses savates en 2ème division dans un club de football qui m'est cher, celui-ci fait figure d'illustre inconnu... Il semblerait même que des tournées en compagnie de Morgul, The Sins Of Thy Beloved ou Tristania aient été faites récemment. Bon, à la limite, on s'en fout. L'essentiel reste bel et bien la musique. Et je dois avouer que la chose n'est pas aisée non plus.

Assez proche dans sa construction mélodique de HIM, To/Die/For ou Evereve, The Scarr se démarque par ses intonations carrément industrielles. On croirait entendre par moments Trent Reznor tenter d'accrocher une place au TOP 50, en particulier sur "You're not God" ou "Holy wars". L'influence HIM se ressent également dans les vocaux de morceaux comme "Dies" ou "Stillborn" alors que "Fucked up, smashed and glorious" se fait plus agressif avec un refrain toutefois très accrocheur. Par ailleurs, une reprise du splendide standard de Police "Every breath you take" donne un sacré coup de jeune à ce titre en le torturant d'effets multiples. Il est en tout cas évident que la conception de ce disque s'est faite dans un but unique : ne jamais donner l'impression de resservir le même morceau deux fois de suite. La variété des titres est telle que l'investissement peut s'avérer rentable à condition d'accepter parfois un peu de saturation dans les vocaux et une alternance de styles parfois déconcertante. L'arrivée de formations comme The Scarr est toutefois bénéfique à la scène car ils possèdent le talent nécessaire pour faire du HIM bis mais ils essayent de se démarquer nettement en faisant leur propre sauce, au risque de ne jamais pouvoir percer. Et rien que pour cela, ils ont bien mérité des applaudissements...




Rédigé par : loufi | 8/10 | Nb de lectures : 6625