Quand j'étais adolescent et que je commençais la guitare, j'avais un pote qui avait investi dans un matos de fou pour simplement écouter de la musique. Il avait du matériel de pointe, des baffles immenses et tout ce qu'il fallait pour devenir sourd très jeune.
"Hey, ça te dit d'écouter "Humilate" avec LE son ?" m'a-t-il lancé.
Je n'étais pas vraiment convaincu par ce qu'il me disait et j'avais plutôt l'impression qu'il voulait m'impressionner avec son mange-disque de merde.
Mais lorsque j'ai écouté MESHUGGAH avec un son super bien équilibré et puissant, j'ai bien dû reconnaître que cela changeait tout.
A ce moment-là, j'ai alors pris conscience de l'importance du son dans le metal et j'ai compris pourquoi il y avait tant et tant de guitaristes qui se prenaient le chou pour en arriver à avoir un son puissant et si possible le plus personnel qui soit.

Pourquoi je parle de ces conneries chers amis ? Ben parce que dès que j'ai entendu les premières secondes de « Deadly end's judge », ce son terrible à la gratte m'a percuté de plein fouet que j'ai tout de suite kiffé.
A haut volume c'est vraiment une pure tuerie, et même si les riffs sont assez classiques dans leur forme, on peut dire que l'effet Parpaing cher aux amateurs de bourrinerie est vraiment très réussi.
Les Picards de THE SATIVA LEAGUE se sont donc formés en 2008 et ont enregistré leur premier album « War Time Medication » en 2010 à Douai.
Depuis TSL tourne, et vend son album à tous ceux qui kiffent le groupe et sa patte bien mule.
Cette « Patte mule » se décline à plusieurs niveaux : polyrythmie, harmonie à la tierce, harmoniques et gros, gros accords d'éléphanto core.
Quelques touches Ivols dans les sonorités mineures se catapultent parfois avec un petit triton qui se répand comme un venin perfide. Cela parachève ce qui est la plus belle arme de THE SATIVA LEAGUE à savoir ses guitares.

Mais elles ne sonneraient pas aussi bien, ces divines guitares si la batterie n'accompagnait pas le tout avec grande, grande précision.
Les tempos vont du rapide au lourd de chez lourd, ce qui permet de laisser respirer les riffs. Ainsi, sur « Amazing Grace », le groupe nous offre une fin très surprenante avec des percussions et du son clair vraiment bienvenu !
Il fallait oser inclure une partie comme ça, mais le groupe semble bien sentir lorsqu'il s'agit de taper dans l'originalité. Ils en remettent quelques couches à d'autres moments dans l'album sans que cela n'apparaisse jamais incongru.
TSL aime bien coller une voix récitative sur ses passages les plus psychés et cela fonctionne tout le temps très bien.
Au départ, le côté un peu « classique » me laissait croire que le groupe devait avoir une durée de vie assez limitée, d'autant plus que la voix, bien que très haineuse, restait toujours hurlante.
Mais les chansons sont bonnes, et ça, cela change tout.
De la très bourinno/planante « Flying Bride » à la redoutable « Casus Belli », TSL ne perd pas sa patate et surtout son vivier d'inspiration .
Chose très sympa à signaler, il y a toujours au moins UN moment fort par morceau. Toujours un riff excellent qui reste en tête, une tourne qui fonctionne parfaitement ou une ambiance qui te laisse sur le carreau.
Bref, un premier d'essai vraiment convaincant auquel je vous conseille d'aller prêter une oreille attentive. THE SATIVA LEAGUE va sûrement se faire de plus en plus d'adhérents avec de telles licences à proposer.


Rédigé par : pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 12201