Commençons par le petit truc en plus de The Sarcophagus: le groupe est truc... heu turc, pardon. Bravant les conditions sismiques de leur farouche contrée et le port obligatoire de la moustache, la formation d'Istanbul propose aujourd'hui son second album. Inconnu jusqu'à peu, elle a réussi à sortir de l'anonymat en embauchant au chant le mercenaire Niklas "Kvarforth" (Shining et plein d'autres trucs). C'est marqué en gros sur toute la promotion de ce nouvel opus, il aurait été difficile de manquer cette info.

Niveau musical, nous avons affaire à un black à tendance brutal, le genre de bidule qui matraque bien le popotin avec le plat de la main. Il est juste dommage que la majorité des riffs soient transparents. Les dix titres défilent à toute blinde, sans parvenir à laisser leurs marques, laissant The Sarcophagus loin derrière des références comme Setherial, 1349 ou Marduk. Si nos têtes de Turcs avaient osé plus de passages comme le premier riff de "The Sarcophagus", ils auraient peut-être réussi à équilibrer l'album et faire mieux ressortir leur virulence. Mais ce passage restera isolé, les moments moins brutaux restant des alignements de riffs passés dans le domaine public depuis un moment. Les moments plus posés, comme le pont central de "Legend Sleeps...", sonnent hélas tout aussi empreintés.

En fait, le gros souci de cet album est qu'il est vraiment "too much", si vous me pardonnez l'anglicisme. The Sarcophagus nous sert une intro symphono-épique de 3 minutes 30(!!), puis nous bombarde la gueule à coups d'une BAR bien datée et de trémolos furieux déjà entendus mille fois. Tous ces accords n'aboutissent pas réellement quelque part, nous servant une violence trop forcée et trop influencée qui masque mal le manque d'inspiration. Côté production, la BAR a dix ans de retard et plombe toute l'ambiance sonore du skeud de ses poc-poum et autres tchiii totalement synthétiques. Dommage, car les guitares sont convaincantes et Niklas apporte une touche décadente supplémentaire (sans toutefois forcer son talent, comme souvent en dehors de Shining).

On a connu Osmose plus inspiré dans ses signatures, mais il s'agit peut-être d'un dommage collatéral dû à la présence de Kvarforth sur le label. Un album qui latte par une oreille et ressort quasi instantanément par l'autre. Globalement, The Sarcophagus ne parvient pas à sortir la tête de ses références. Je préfère largement m'écouter le dernier Negator, qui équilibre bien mieux le propos entre riffs bourrins et passages de respiration, avec un effet de brossé dans le coup de rangeo bien à lui.


Rédigé par : Prince de Lu | 10/20 | Nb de lectures : 13500