THE ROTTED - Ad Nauseam (Candlelight/Season of Mist) - 05/12/2011 @ 07h59
Né des cendres de GOREROTTED, sémillante formation de death grind d'outre-Manche bien connue pour, en son temps, « poutrer sa maman », THE ROTTED continue son petit bonhomme de chemin avec un deuxième album au compteur exactement trois ans après « Get dead or die trying ». On passera sous silence l'exercice de style d'« Anarchogram » mini six titres, sorti l'année dernière, principalement composé de reprises qui ne faisaient pas franchement avancer le schmilblick et dont l'unique motivation était probablement de se rappeler au bon souvenir d'une potentielle fanbase.
Afin d'être parfaitement honnête, je me dois de préciser qu'il y a naturellement deux façon bien distinctes de passer « Ad Nauseam » au crible d'une chronique. Si l'on garde en tête la frénésie, le gore dingo et expéditif de GOREROTTED, il apparaît comme inévitable que le retour THE ROTTED semblera bien tiédasse et soulèvera moult bâillements chez un following durement gagné à l'aube des années 2000. Non cette jolie rondelle que voilà ne s'adresse pas aux vieux fans mais semble plutôt destinée à s'attacher un nouveau public, sans doute un peu plus vaste, qui avait déjà accroché au revirement de « Get dead... »
Cependant, THE ROTTED continue sur le chemin d'une évolution qui pourra sembler peu heureuse pour les nostalgiques de GOREROTTED. Avec « Ad Nauseam » les quatre Britanniques s'éloignent un peu plus de toute velléité grind pour s'ancrer dans un death metal au tempo parfois soutenu qui s'épanche entre un death'n'roll bourlingueur et une grosse influence punk, ou plus précisément un ralliement au fameux d-beat cher à la scène anglaise des 80's. Si les accélérations font toujours parties du paysage musical du combo, le blast ne s'accompagne désormais que par des riffs entêtants, efficaces mais simplistes.
A l'écoute du disque on a parfois l'impression d'écouter un album hommage balançant des clins d'oeil plus ou moins prononcés à la ronde ; un bon coup de MOTÖRHEAD ici, un gros death'n'roll à la ENTOMBED là et que dire d'un titre comme « Apaty in the UK » qui repompe ouvertement des plans de NAPALM DEATH ? Sans doute faut-il voir dans cette démarche la volonté de revenir aux fondamentaux qui ont donné au quatuor l'envie de se lancer dans l'aventure, une sorte de retour aux sources vers des choses simples, primales pour ne pas dire instinctives.
Tempos et riffs sont variés, les grommellements de Ben McCrow toujours empreint d'une belliqueuse conviction. La production signé Russ Russel (producteur émérite de NAPALM DEATH, THE EXPLOITED, DIMMU BURGER, NEW MODEL ARMY et j'en passe) est particulièrement appliquée. La basse vrombit et les percussions claquent délicieusement. En fait, le son est lisse comme les fesses d'un bébé ; un peu trop peut-être pour réellement coller à des obédiences d-beat.
Comme ils l'avaient fait pour « Get dead... » THE ROTTED termine « Ad Nauseam » sur « Put me out of your misery » un titre tout en ambiance, lourd, froid, véritable oraison funèbre ponctuée de vociférations et autres grognements volontairement sous-mixés et c'est sans doute là le plus réussi du disque.
Loin d'être mauvais ou convenu, « Ad Nauseam » souffre parfois de baisses de régime particulièrement visibles. Quelques bons morceaux « Put me out.. », « Just ad nauseam », « Apathy in the UK » côtoient d'autres nettement plus anecdotiques comme le final bâclé d'« Anarchogram » ou l'insipide « The Hammer of Witches ».
Si l'album est loin d'être déplaisant, on n'en retient au final pas grand-chose si ce n'est une inégalité d'inspiration d'un morceau à l'autre. J'avoue que je serais curieux d'entendre ce que donnerait un disque de THE ROTTED exclusivement voué au death/doom blackisant qu'ils nous assènent en guise de final. Mais pour l'heure, THE ROTTED se cherche en encore.
Excellent album, un peu comme le Black Breath mais en beaucoup plus brut, pile poil ce que j'aime. En tout cas, bien meilleur que le 1er !
gulogulo Membre enregistré
Posté le: 07/12/2011 à 21h46 - (98998)
c'est effectivement bien con et cool ; après, ça aurait peut-être mérité un son, pas obligatoirement buzzsaw, mais plus organique et abrasif, pour donner toute sa mesure
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Cependant, THE ROTTED continue sur le chemin d'une évolution qui pourra sembler peu heureuse pour les nostalgiques de GOREROTTED. Avec « Ad Nauseam » les quatre Britanniques s'éloignent un peu plus de toute velléité grind pour s'ancrer dans un death metal au tempo parfois soutenu qui s'épanche entre un death'n'roll bourlingueur et une grosse influence punk, ou plus précisément un ralliement au fameux d-beat cher à la scène anglaise des 80's. Si les accélérations font toujours parties du paysage musical du combo, le blast ne s'accompagne désormais que par des riffs entêtants, efficaces mais simplistes.
A l'écoute du disque on a parfois l'impression d'écouter un album hommage balançant des clins d'oeil plus ou moins prononcés à la ronde ; un bon coup de MOTÖRHEAD ici, un gros death'n'roll à la ENTOMBED là et que dire d'un titre comme « Apaty in the UK » qui repompe ouvertement des plans de NAPALM DEATH ? Sans doute faut-il voir dans cette démarche la volonté de revenir aux fondamentaux qui ont donné au quatuor l'envie de se lancer dans l'aventure, une sorte de retour aux sources vers des choses simples, primales pour ne pas dire instinctives.
Tempos et riffs sont variés, les grommellements de Ben McCrow toujours empreint d'une belliqueuse conviction. La production signé Russ Russel (producteur émérite de NAPALM DEATH, THE EXPLOITED, DIMMU BURGER, NEW MODEL ARMY et j'en passe) est particulièrement appliquée. La basse vrombit et les percussions claquent délicieusement. En fait, le son est lisse comme les fesses d'un bébé ; un peu trop peut-être pour réellement coller à des obédiences d-beat.
Comme ils l'avaient fait pour « Get dead... » THE ROTTED termine « Ad Nauseam » sur « Put me out of your misery » un titre tout en ambiance, lourd, froid, véritable oraison funèbre ponctuée de vociférations et autres grognements volontairement sous-mixés et c'est sans doute là le plus réussi du disque.
Loin d'être mauvais ou convenu, « Ad Nauseam » souffre parfois de baisses de régime particulièrement visibles. Quelques bons morceaux « Put me out.. », « Just ad nauseam », « Apathy in the UK » côtoient d'autres nettement plus anecdotiques comme le final bâclé d'« Anarchogram » ou l'insipide « The Hammer of Witches ».
Si l'album est loin d'être déplaisant, on n'en retient au final pas grand-chose si ce n'est une inégalité d'inspiration d'un morceau à l'autre. J'avoue que je serais curieux d'entendre ce que donnerait un disque de THE ROTTED exclusivement voué au death/doom blackisant qu'ils nous assènent en guise de final. Mais pour l'heure, THE ROTTED se cherche en encore.
Rédigé par : Tonton | 13,5/20 | Nb de lectures : 12586