Si j’étais langue de pute, je dirais juste que THE RODEO IDIO ENGINE est le groupe du fan club basque de DILLINGER ESCPE PLAN. Mais comme je suis un gars bien je n’en ferai rien. Alors bien sûr, dès les premiers accords on sait que les mecs sont über fan de Dillinger. Et alors ce ne sont pas les seuls, DEP a carrément ce style à lui tout seul, rien de scandaleux donc à les retrouver en influences. Puis avouez qu’on a vu pire comme mentor.

THE RODEO IDIOT ENGINE est en fait un jeune groupe composé de cinq membres issu du pays basque et "The First Fall" est leur premier EP. Cet EP justement s’ouvre sur « Dirty Hands », un titre typiquement dans l’esprit de DEP : rythmiques syncopées, riffs fous et déstructurés, batteur poulpe et vocaux de possédé. Le titre est court, efficace, ne fait pas de chichis et file droit entre les poteaux. Premier titre, première calotte. Bim ! La première impression est bonne. Très bonne même. Pour un EP, le son est excellent et la composition excellente. Malgré la complexité de la musique, on n'a pas l’impression de se retrouver face à un torrent de notes balancées par des schredders fous. Non, bien au contraire, tout ça reste finalement très fluide, y a parfois des accords diaboliques, ça file à du mille à l’heure, ça zigzague sans cesse mais les compositeurs ont bien branché le GPS. Du coup même si on prend les nationales et les départementales pour aller de A à B, on est jamais paumés et le voyage est plus intéressant. On sent la maîtrise et le sens de la composition tout au long du disque. Y’a pas à tortiller du cul pour chier droit, c’est d’un bon niveau. « Thigthening» et « Good Road Johnny Vacance » accentuent la bonne tenue de ce début de EP en affinant encore un peu plus le son du groupe, surtout « Good Road Johnny Vacance » car si ce morceau est tout aussi bon que son prédécesseur, il amène un peu de fraîcheur avec l’emploi de quelques petits effets intelligemment amenés et intégrés à la compo. On notera aussi l’intro electro drum’n’bass de « Another Day in Rodeo Life » qui vient aérer tout ça et amène un peu de diversité.

Comme si tout ça n’était suffisant, le groupe garde le meilleur pour la fin en clôturant le disque par son meilleur titre. Aussi technique et taré que le reste mais plus fin, plus « ambiancé » avec son petit côté Norma Jean ou The Chariot pas dégueulasse. C’est le titre qui ressort le plus de ce maelstrom musical car plus différent des autres, j’aurais tendance à dire que c’est celui qui révèle le plus la vraie identité du groupe en mettant un peu de côté l’influence pesante de DEP pour laisser filtrer autre chose. Une urgence, une tension qu’on retrouve dans les groupe de modern hardcore issus du l’écurie Bridge Nine.

"The First Fall" commençait bien et finit très bien, plaçant THE RODEO IDIO ENGINE, en bonne place sur la carte du metal hexagonal. On a beaucoup parlé de Dillnger Escape Plan, période "Minnakakis", je précise, car son ombre plane sur l’ensemble de cet EP. Le groupe sonne donc comme un Dillinger un poil moins démonstratif mais plus hardcore. Excellente découverte donc pour un groupe dont le plus gros défaut est celui de singer DEP mais lorsque les gars auront avalé et digéré cette influence THE RODEO IDIOT ENGINE pourra faire très mal. Gardez donc le nom dans le coin de votre tête car on risque d’en entendre parler dans un futur proche.


Rédigé par : Seb On Fire | 4/5 | Nb de lectures : 12353