Après un “Folls Will Crush The Crown” en demi-teinte qui se cherchait semblait avoir été balancé à la va vite, les basques étaient attendus au tournant. Le fameux tournant du deuxième album, celui qui a propulsé tant de groupes prometteurs dans le gravier. Manifestement THE RODEO IDIOT ENGINE ne fait pas partie ce cette catégorie car eux, semblent avoir appris de leurs erreurs et ont décidé, avec ce disque, d’envoyer tout valdinguer et de ne pas faire de quartier.

D’emblée on remarque que l’atmosphère générale s’est durcie, plus metal, plus directe, plus bagarre. Les deux premier morceaux ne font aucun quartier et sont finalement assez représentatifs de l’intégralité de « Consequences ». A quelques exceptions près, que l’on remarque assez vite simplement en jetant un coup d’œil aux durées des morceaux. Quand les titres durent moins de 2’30, baston à tous les étages. Quand ils durent plus de 5’00, AmenRa n’est pas loin. « Deux salles, deux ambiances, gratuit pour les filles » Voila, un bref résumé de « Consequences ». Des titres comme « Spitting » ou « The Stake » flirtent allègrement avec le crust ou la powerviolence. Dans l’esprit, ils me rappellent la musique d’un groupe comme Black Mask qui marie le grindcore au hardcore et au sludge, le tout en moins de deux minutes. Les basques eux, n’hésitent pas à allonger les morceaux quand ceux-ci l’exigent. Avec cet album, on à l’impression qu’ils sont enfin en paix avec eux-mêmes et leur musique. Ils savent désormais où aller et comment y aller.

Les grosses influences de Dillinger Escape Plan se sont faites la malle pour laisser place à des choses plus metal et plus sombres comme Pulling Teeth, Trap Them, Nails ou All Pigs Must Die, des groupes qui ont cette faculté de filer droit à l’essentiel et de ravager les conduits auditifs en moins de deux minutes. THE RODEO IDIOT ENGINE s’est fait sien ce credo et lâche les chevaux plus souvent qu’à son tour mais sans jamais tomber dans la bastonnade bête et méchante. Les guitaristes ont toujours quelque chose à proposer pour habiller chaque titre, apporter un peu de surprise, d’inattendu au milieu de sonorités qu’on connait désormais par cœur. La touche chaotique, chère au groupe est toujours présente, l’album nécessite un peu de décorticage et plusieurs écoutes attentives avant d’en découvrir toutes les subtilités parce que oui, au pays du P’tit Basque on bastonne subtil.

Les titres les plus lents amènent un peu de variété dans cette déferlante de brutalité. « Gravel » et « Mass Grave » sont de très bons titres de post-hardcore ou de sludgecore comme vous voulez qui parviennent à ralentir nettement le tempo tout en conservant l'homogénéité et l’atmosphère générale de l’album. On n’a pas l’impression désagréable de passer d’un groupe à l’autre entre les morceaux, ici on reconnait la touche de THE RODEO IDIOT ENGINE dans les titres rapides et hardcore autant que dans les morceaux lourds. L’unité du son et la voix préservent l’âme du groupe. La voix qui est d’ailleurs très bonne et plus habitée que la moyenne. Elle est incarnée et nous fait croire à la musique. Elle alterne cris, hurlements et quelques passages plus nuancés avec toujours une belle facilité. A l’image d’un groupe qui mûrit, grandit, se perfectionne, comprend et maîtrise sa musique. Certes les basques ne révolutionnent ni le monde de la musique ni celui du hardcore sombre mais « Consequences » se place dans le bon wagon et a prend la bonne échappée. Parmi la chiée de groupes de ce style, THE RODEO IDIOT ENGINE à maintenant son mot à dire. Les fous ne sont pas encore prêts de détruire la couronne mais pas à pas, ils se rapprochent du trône.


Rédigé par : Seb On Fire | 14/20 | Nb de lectures : 12109