Habituellement j'écris toujours mes chroniques en écoutant la musique du groupe. Cela m'aide à écrire mes débilitées... au moins j'ai l'impression qu'elles sont directement inspirées du son du groupe.
Allez savoir pourquoi j'ai fait une exception ce soir-là, quand j'ai mis ce skeud pour écrire un petit mot à ma dulcinée. Franchement, il y a des fois, on dirait que les choses sont faites exprès. Une belle rencontre musicale et un joli mot fleuri.
Alors attention, on va pas causer blast beats et Big Muff. On va plutôt utiliser les termes de guitare folk, banjo, BOB DYLAN et SIMON and GARFUNKEL, calme et béatitude. Vous êtes prévenus, venez pas vous plaindre après.
J'ai donc passé une très bonne soirée avec ce groupe qui m'a calmement amené dans les bras de Morphée... et chose une fois de plus très rare, j'ai remis le disque le lendemain matin au réveil.
J'ai alors été transporté par les mélodies, encore à demi-endormi et comateux, je me faisais chatouiller là où ça me plaît, par une voix féminine à la fois puissante et émouvante, pleine de feeling et de sincérité.
La première chanson ne m'a pas forcément accroché directement, mais la deuxième, "Deranged", m'a littéralement scotché et m'a donné envie de ne pas aller au travail pour rester tranquille chez moi sur mon canapé à kiffer le son et à me laisser imprégner de toutes les bonnes vibes que ce duo magique envoyait (toutes les occasions sont bonnes pour ne pas aller travailler).
Cette chanson est vraiment un petit bijou. L'harmonica fait penser aux belles heures de BOB DYLAN tandis que les guitares viennent jouer des coudes dans des harmonies aux architectures raffinées... de celles dont on ne sait pas vraiment où elles commencent et où elles se terminent.
J'ai alors pensé que l'album pourrait être de ces albums de Folk dont une seule chanson te touche et que tu gardes précieusement pour l'écouter dans des moments spéciaux. Mais au fur et à mesure, je me suis rendu compte que l'ensemble de l'album était bon et qu'il était vraiment plaisant de l'écouter d'un bloc. Je me suis laissé aller à parcourir l'artwork superbe de ce "Suburban Island" tout en me laissant aller à des rêveries diverses... ce groupe "THE PREACHER AND THE BEAR" est un véritable arc-en-ciel d'émotion et si vous laissez le groupe vous agripper, il y a très peu de chances que vous repartiez avec un sentiment de frustration.
Ce groupe est constitué de deux Suédois, aussi bien assortis musicalement que physiquement, qui aiment apparemment beaucoup les sonorités américaines puisque les influences sont clairement Folk/Country.
Les paroles sont en anglais et la musique s'inscrit dans un traditionalisme bien ricain, le duo ne révolutionnant absolument rien, mais venant jouer sur un terrain sur lequel ils ne font franchement pas tache quand on entend les nullités qui peuvent sortir en musique Country/roots aux Etats Unis.
Bien que le propos ne soit pas électrique, on ne peut pas dire que la musique soit inoffensive. "This is not your song" possède autant une force dans le propos qu'une envie de bien mettre les choses au point... le passage a cappella à la fin du morceau est particulièrement bien senti.
On navigue donc entre les moments de douceur langoureuse ("Birds" ou encore "The reason") et les passages largement plus rythmés, vivants et entraînants que sont par exemple "The man" ou "Deranged".
Même si tu pipes que dalle aux paroles, tu peux pas t'empêcher d'imaginer des petits scénarios allant avec la musique (alors que certains disques me font surtout m'imaginer que j'appuie sur le bouton STOP et que je pousse un "Aaaaah" de satisfaction). On n'arrive pas totalement à imaginer un grand soleil radieux quand on écoute le groupe car il y a toujours un petit élan de mélancolie qui se niche dans un coin d'accord et qui vient un peu alourdir le tableau idyllique peint par les artistes de ce groupe. Mais quand on entend une chanson comme « The Greatest lie » on est vraiment content de ressentir cette douce mélancolie quand elle est distillé avec autant de goût et surtout; autant de talent.
Une putain de voix, des putain de guitares, des putains d'arrangements, un putain de disque.


Rédigé par : pamalach | 14.5/20 | Nb de lectures : 13033