Une fois n’est pas coutume, je vais démarrer par l’artwork magnifique de Dan Mumford, habituellement auteur de jaquettes de jeux vidéos (la série des GTA, c’est lui): à l’instar de l’artwork du dernier The Sword, il s’inscrit dans une veine heroic-fantasy qui m’a immédiatement rappelé le travail de Bryan Talbot, un de mes artistes préférés dans le monde du comics, grand utilisateur de tons pastels et de ligne claire, un des derniers à refuser l’utilisation abusive de l’outil informatique. Je ne connaissais pas trop Mumford, mais cet album me l’aura au moins fait découvrir.

Bon, revenons à la musique. Vous devez être comme moi et ne rien connaître du tout de ce groupe britannique qu’est The Plight. Comme la plaquette fournie avec le CD promo est loin d’être prolifique, j’ai dû creuser par moi-même. Ce quintet nous vient de la sombre ville de Leeds et s’est formé fin 2004. Leurs influences s’étalent de Thin Lizzy à Black Flag en passant par GG Allin, et la promo les présente comme un groupe de Hardcore‘N Roll. ‘Black Summer’ est leur deuxième production après une démo sortie en 2005. Le moins que l’on puisse dire, c’est que leur musique devrait me changer du beatdown que je me coltine ces temps-ci.

Et ma foi, malgré la courte durée de ce maxi (une grosse quinzaine de minutes), je dois dire que le cocktail proposé par The Plight fonctionne à merveille. Oubliez le terme ‘hardcore’ évoqué plus haut, et imaginez plutôt un mix entre Black Sabbath, Dropkick Murphys et effectivement Thin Lizzy: du rock qui tend la peau des gonades, avec son groove très ‘stoner’ et son énergie directement issue du punk. La voix du chanteur rappelle celles de Al Barr (Dropkick) ou Dave King (Flogging Molly), ce qui devrait vous suffire à la situer: une gouaille très ‘irish’ avec un timbre de buveur de guiness. Les musiciens maîtrisent tranquillement leur partition même s’il n’y a aucune prouesse technique, les solis étant rapides et inspirés tout en restant sobres, ce que j’apprécie particulièrement. Les 6 titres s’enfilent comme un paquet de pistaches devant un épisode de The Shield, sans temps mort particulier, même si certains restent plus facilement dans le golliwog, comme ‘Shadow Boxer’ et son gimmick dansant au possible ou ‘It Only Gets Worse’. En somme, de la bien belle ouvrage de la part des 5 Grands-Bretons, une grande personnalité, une certaine fraîcheur, un bon esprit, bref: Wacken Woll Baby!

Voilà un maxi qui devrait autant plaire aux fanatiques de stoner qu’aux puristes du punk-rock, en gros, ceux qui apprécient aussi bien Peter Pan Speedrock que les Queens Of The Stone Age ou Zeke. The Plight, un nom à retenir pour l’avenir, un groupe à booker sur des tournées par chez nous ! Impatient d’en goûter plus…


Rédigé par : Candiria-Thon | 7/10 | Nb de lectures : 10787