THE PINEAPPLE THIEF - All The Wars (Kscope/Wagram) - 17/10/2013 @ 07h57
Dans un élan de générosité désintéressée – qualité qui me caractérise assez bien - j’ai tenté par deux fois de vous persuader que ce faux jumeau de P.Tree avait quelque chose de solide à nous mettre entre les oreilles. Bien plus d’ailleurs avec Tightly Unwood en 2009 (14/20) qu’avec Something Here Missing en 2010 (12/20).

Et bien si vous n’avez pas accroché avec ses 2 prédécesseurs, ce n’est pas All The Wars qui va vous convaincre de revoir votre position. Car, et je suis le premier à le regretter, ce 10e opus suit une trajectoire qui éloigne un peu plus encore la formation de Bruce Soord des rivages progressifs pour le pousser à nouveau vers des contrées soft pop sucrées que d’aucuns auront du mal à trouver attrayantes.

Il est comme ça Bruce, déroutant et têtu. Après nous avoir agréablement surpris sur Abducting The Unicorn (1999), séduit sur 137 (2002), enchanté sur Variations On A Dream (2003), 10 Stories Down (2005) ou à un degré moindre Little Man (2006), voici que le zigue emprunte à nouveau la voie médiocre déjà constatée sur 12 Stories Down (2004) et What We Have Sown (2007). De quoi déboussoler des fans déjà secoués par tant d’inconstance. Que dire ?

Les optimistes argueront que ce qu’il a perdu en profondeur, il le récupère en notoriété puisque, chiffres à l’appui, ses albums trouvent preneurs chez une frange moins exigeante mais plus nombreuse que celle attachée au progressif atmo brillant de ses plus belles créations.

La fin justifie les moyens… Ben voyons ! Peut-on traiter avec tant de légèreté le public des débuts qui a soutenu contre vents et marées un groupe qui peinait à se faire une place au soleil ? Visiblement, oui et sans état d’âme s’il vous plait !

Une fois que l’on a vainement glosé sur l’ingratitude de l’artiste, reste à vérifier que cet énième revirement a du sens. Balayons donc l’aspect progressif et avec bonne grâce admettons que Sir Bruce sait tourner des mélodies qui certes débordent de miel mais n’ont pas à rougir face à la crème des formations britanniques ouvertement consacrées à cette scène méprisée par les rigoristes.

Vu de ce côté ci de la lorgnette, All The Wars apparaît soudain moins fade. Et ceux qui s’initieraient à T.P.T avec ce dernier pourraient même en conclure qu’il s’agit d’un « produit » de haute tenue. Et puisqu’il faut désormais mettre une croix sur les ambiances aériennes et les développements typiquement progressifs, gageons que même plus directes – quelques langues perfides diraient plus commerciales - les compos de Soord ont de quoi ne pas décevoir complètement.

Citons "Burning Pieces" qui en guise de préambule offre un propos burné pas désagréable qui pourrait même passé pour un ersatz convenable de ce que fait Wilson avec P.Tree. Petite nouveauté, l’apparition de cordes sur "Last Man Standing" ou "All The Wars" dont la mélancolie se révèle contagieuse et finit par donner le frisson. Moins concluant, "Give It Back" illustre ce côté facile et mièvre décrié plus haut.

Finalement, c’est peut-être – sans doute dans la longueur du dernier titre "Reaching Out" (9’49’) que le meilleur de T.P.Thief s’exprime le mieux : ambiance feutrée, mélodie soignée, splendide développement atmo-progressif. En bref, un excellent résumé de ce qu’aurait pu être l’album s’il avait bénéficié dans sa totalité du même traitement et de la même ambition.


Rédigé par : Karadok | 12/20 | Nb de lectures : 11845




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