Oh la belle entourloupe que voilà... Après les quelques litres de flotte que Robin Staps avait mis dans son vin à la sortie d'"Heliocentric", était censé débarquer "Anthropocentric" le Flamboyant, le yang du ying, l'album qui était censé te proposer un goûtu AOC de post-hardcore certes peu aventureux mais tellement maîtrisé qu'il en devient impressionnant. Alors première nouvelle : cette nouvelle cuvée de THE OCEAN est encore coupée à la flotte. Certes moins, sauf que le pinard en question, c'est de la Villageoise.

Le groupe est tout simplement passé du mauvais côté de la barrière, son post-hardcore tentaculaire et teinté de metal moderne étant tout simplement devenu du gros metal moderne vaguement post-. Avec toutes les tares qui en découlent: lignes de chant FM sur lesquelles même Nickelback aurait vomi, gueulantes sans conviction qui puent le bracelet de force, le collier de barbe et le pied vaillamment posé sur le retour et ces guitares bâtardes, qui hésite entre héroïsme metôl, mélopées niaiseuses et leur passé plus glorieux. Vraiment rien à sauver et surtout de quoi un peu tirer la gueule quand on sait de quoi ils sont capables.

Seule réussite encore une fois, le packaging, démesurément coquet et extrêmement chiadé, dernier vestige de leur grandeur passée. A l'image de la musique, finalement; c'est extrêmement bien composé, c'est joli, léché, tout ce que tu veux, sauf que la différence, c'est qu'il s'en dégage une émotion superbement stérile, un ennui qui démultiplie la longueur de titres déjà pas des plus concis. Bordel, où a bien pu passer ce grand outsider teuton qui mettait tout le monde à genoux la bouche ouverte il y a encore une petite poignée d'années? Alors, que le groupe fasse le choix de calmer le jeu, passe encore, on est pas des bêtes hein, si seulement cette évolution avait du charme. Mais quand c'est pour balancer une soupe aussi peu ragoûtante, y'a de quoi avoir quelques remontées gastriques.


Rédigé par : Crown_Me | 7/20 | Nb de lectures : 14430