The Oath dont nous parlons aujourd'hui est le groupe français et non le projet de black américain. Après une démo-tape "The Oath" en 2000 et une démo CDr "Présages... & Ténèbres" en 2002, The Oath a pris le temps de peaufiner son premier album "The End of Times" qui a vu le jour en ce mois de janvier chez les Allemands de Shark Records (label dont c'est mon premier skeud, diantre). Le groupe est assez actif puisqu'ils viennent tout juste d'ouvrir pour Negura Bunget au mois de décembre lors de leur passage à Lyon.

The Oath officie dans un black avec synthé assez tonique. Le premier titre a même des accents "cyber" avec ses nappes aux sonorités pseudo-futuristes. Mais ce sera la seule incursion de ce type, car sur les dix morceaux restants le groupe joue plus sur l'efficacité et le synthé se cantonne à timidement poser des nappes qui suivent les guitares. Les morceaux sont emmenés par des riffs black assez thrashy. Et pourtant, malgré les efforts de tout ce petit monde, l'ensemble est bien peu entraînant. J'ai beau essayer, ré-essayer et insister, et j'en suis désolé pour The Oath, je n'arrive jamais à accrocher à leur album. L'engouement n'est pas là et les compos ont un indéfinissable goût de déjà-entendu bien trop propret. Cela me rappelle mon malaise à l'écoute de "Yersinia Pestis" de Helheim. "The End of Times" n'est pas mauvais et ne souffre pas de fautes d'interprétation, mais il ne produit pas l'effet escompté à l'écoute.

Le son ne permet pas non plus une immersion des plus aisées. Si la production est tout de même satisfaisante, elle manque de puissance pour les guitares par rapport à la voix et une batterie vraiment pas naturelle (par exemple, les descentes de toms sur "Amen" font barils de lessive). L'ensemble sonne très synthétique et les 45 minutes de l'album s'écoulent avec la désagréable impression d'entendre le même titre en mode "repeat". Aucun passage ne se détache réellement, montrant une facette accrocheuse du groupe.

"The End of Times" reste agréable à écouter pour tout amateur de black avec synthé. Mais il manque encore au groupe une réelle identité pour arriver à s'imposer. Si j'ajoute à ça un visuel pas très excitant (la pochette ou les photos de la momie), cela fait de cet opus un premier album correct mais vraiment sans plus.


Rédigé par : Prince de Lu | 10,5/20 | Nb de lectures : 12328