Deuxième album des finlandais de THE MUTANTS, « Voodoo Blues » est le premier a être largement distribué puisque leur précédent effort – « Deathrace 3000 » – ainsi que la pléiade de singles constituant leur disco étaient sortis sur des labels plus obscures les uns que les autres. Le style joué par ces quatre larrons est assez surprenant de prime abord. Déjà parce que d'ordinaire nous chroniquons plutôt des disques à tendance relativement métallique et que si ce groupe n'était pas signé chez Spinefarm je ne serai pas – à mon grand damne – en train de vous en faire la chronique, mais aussi parce qu'il s'agit d'un album entièrement instrumental.
Si THE MUTANTS sont signés sur RANCH et pas sur SPINEFARM lui même c'est qu'il y a une bonne raison, ce groupe joue du pur rock n' roll groovy à souhait et qui ne vous donne qu'une envie : celle de mettre vos ray-ban, de prendre votre mustang (petits veinards) et d'aller faire de la borne sur une bande interminable de macadam rectiligne au soleil couchant. En même temps vous penserez à ces pauvres finlandais qui, eux, ne peuvent pas rouler en mustang sur les fjords... Pour rappel c'est sur cette b(RANCH)e du label finlandais que sont signés d'autres groupes comme THE BLACK LEAGUE, THE FLAMMING SIDEBURNS ou encore les explosives THEE ULTRA BIMBOOS.
Le groupe se qualifie lui même comme une formation Afro-Garage-Mambo. Ne trouvant pas cela très explicite je m'en vais vous dire ce à quoi tout ce melting pot me fait penser. La musique que distille THE MUTANTS est une magnifique fusion entre des génériques de séries américaines fin 70's/début 80's (donc du rock de la fin des 60's), du blues, du cambouis, du Holy-Rock, des BO Tarantino-esques et du groove à l'état pur. L'adjonction d'orgue, de cuivres et de percussions afro-cubaines viennent sublimer ce métissage pour, au final, nous donner un album littéralement jovial et simplement jouissif ! Mais le mélange des genres n'est pas l'unique force du groupe. The Mutants possède un sens malicieux du riff assez impressionnant. Tous les morceaux vous restent en tête dès la première écoute. Et ce grâce à une très bonne inspiration mais aussi grâce à une architecture qui a déjà fait ses preuves. Ici tout est question de sphères répétitives, déclinées, subtilement redondantes qui s'enrichissent au fur et à mesure des itérations et qui, au final, confèrent aux morceaux un côté psyché.
Au départ Greg n'était pas certain que ce disque me plaise. Alors je ne dirai qu'une chose : merci The Mutants, merci Spinefarm et merci Greg !


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Rédigé par : [eMp] | 16/20 | Nb de lectures : 8136