Sous couvert d’un "Southern GoreSlam", le quartet de Melbourne déboule avec sa 1ère galette, 7 titres pour 14 minutes de gloubiboulga à la sauce Grind.
Du GoreSlam ? Mouis, il y a un peu de ça. Mais avec une bonne grosse couche de médiocrité par-dessus. A l’image de la pochette, 'The Splatter Session' devrait réussir à vous faire déféquer assez efficacement.

Pourtant tout n’est pas négatif, ne vous méprenez pas.
The Mung déroule sa partition sans réellement se poser de questions, et apporte un peu de bile neuve au style. Du 'Brutal Death Grind Slam Gore', à peu de choses près, ce sont les amateurs d’étiquettes à rallonges qui se régalent. Les amateurs de musique, eux, s’emmerdent. Dommage, car les idées intéressantes sont bien présentes, mais mal exploitées à mon sens.

Le point satisfaisant réside avant tout dans la prestation vocale de James, qui nous livre ici un petit récital de toutes les onomatopées existantes dans les sphères Grind, Gore et Slam Death. Les grunts, les shrieks, les bleuargs, les growls, les hurlements ‘classiques’ et les cris de truie en rut, tout y passe. Et ce panel varié d’expulsions sonores est tout de même assez plaisant, permettant de diversifier considérablement cet EP, tout en l’enrobant d’une bonne couche de Gore et de bile.
Au niveau de la rythmique, ces 6 titres (sans l’intro, donc) ne sont pas cloisonnés au Grind, bien au contraire. Les influences "Slammisantes" se traduisent par quelques breaks bien lourds et typiques, les influences Grind se manifestent via des accélérations et des tempos hystériques sympa comme tout. Et l’ensemble est aéré de rythmes mid-tempos groovy. Plaisant, un peu gras, et un peu... chiant aussi, malheureusement.

Car, à mon sens, la trop grande variation rythmique nuit à la cohésion musicale. En fait, quand on écoute ce type d’ogive, entre Grind et Slam, on n’est pas difficile, en fin de compte. On attend juste des titres qu’ils soient énergiques et efficaces, pas besoin de faire compliqué quand on peut faire simple : 2 riffs basiques, 1 rythme rapide, 1 rythme lent, on reprend le riff de départ, on enchaîne le tout, et hop, c’est torché. C’est du Grind, un peu Death via les riffs, auquel on a ajouté des parties slammisante, impeccable, ça blaste, ça gueule, tout le monde est content.

Sauf que The Mung ne l’a pas perçu comme ça... C’est tout à leur honneur. Car le groupe s’aventure dans des structures plus recherchées et des constructions musicales s’éloignant sensiblement du Grind, et orné de riffs parfois mélodiques ou ‘Rock’.
Mais ça manque de spontanéité et d’accroche, malheureusement. A trop vouloir construire, le groupe s’éparpille. Et les morceaux, déstructurés mais concis, n’offrent au final ni la furie inhérente au Grind, ni la complexité/créativité des groupes plus originaux. Dommage, encore une fois, mais pas rédhibitoire pour autant.

Le son est homogène, mais un peu trop ‘clair’ : une dose supplémentaire de gras, de lourdeur dans le grain des guitares, aurait été sans doute appréciable et cohérent avec le style pratiqué. Mais cela n’entrave pas les compos néanmoins.

Entre CORPSE CARVING et BLOOD DUSTER, The Mung est une découverte intéressante, qui s’évertue à proposer une musique à la fois classique et imaginative. Et même si la qualité et le résultat final me laissent froid, pour ne pas être méchant, je ne désespère pas de les voir nous dévisser la tête avec leur prochaine offrande... A suivre...


Rédigé par : ..::Ju::.. | 04,5/10 | Nb de lectures : 12209