THE MARCH - Crawl Space (Autoproduction) - 18/10/2012 @ 07h58
Si vous ne connaissez pas THE MARCH il est peut-être temps de vous bouger le popotin. Ces cinq Lillois ont (malheureusement) décidé de jeter l’éponge, mais non sans laisser une belle trace de pneu au fond de nos caleçons tout blancs avant. Et cette belle trace est provoqué par « Crawl Space », EP posthume (qui fait suite son petit frère « Dead ends and blind spots » datant de 2009), que le groupe a tout de même décidé de sortir digitalement et physiquement, sous la forme d’un superbe « arigato pak » phosphorescent limité à 100 exemplaires (un truc collector quoi), pour nous foutre une bonne grosse branlée avant de nous quitter.

Avec THE MARCH on baigne dans un post-hardcore poisseux, mélancolique et rampant, noir comme du charbon, qui nous traîne par les pieds vers un marécage boueux histoire de nous foutre la tête dedans et d’en finir avec nous. Lourde et puissante, la musique de THE MARCH en impose gros sur fond de basse à la disto’ crade, d’un chant écorché provoqué par un verre d’acide bu cul sec, de riffs lancinants nous emportant dans une noirceur sans nom, et d’une batterie martelant la fin du monde toute proche. Sur les cinq titres que compte « Crawl Space », fureur et désespoir se tirent le bout de gras.

Les ambiances se font lourdes, baignant dans la saleté d’un monde perdu et noir, à grands coups de postcore batardisé au sludge le plus poissard (« Carried Away » ; « Two Night »). Le genre de morceaux qui n’a d’autre but que de nous tirer vers le bas. L’effet est réussi. Mais si les ambiances se font lourdes et oppressantes, la fureur est bien présente elle aussi, et lorsque celle-ci entre en action, elle ratisse tout sur son passage (« Nate Williams »), avec des titres véritablement violents, instaurant un sentiment de chaos qui finissent par nous mettre mal à l’aise. Le sentiment de désespoir est palpable, mais la lumière peut revenir à tout moment. « Blood Stained » réussit à la faire rejaillir avec un morceau de pure post-hardcore lourd et envolé qui ne peut laisser de marbre. Le groupe ne veut pas nous lâcher et finit par nous achever, en prenant son temps, sur un « The Dyed Wall » sans pitié, dégoulinant de noirceur et nous obligeant à nous incliner.

On ressort de là sans âme, perdu dans un monde sombre et triste qui ne laisse que peu d’espoir au final. THE MARCH termine sa (trop courte) carrière par un EP titanesque de lourdeur, bercé par un son résolument crade, mais propre (vous voyez ce que je veux dire ?), qui impose là cet EP comme une bonne grosse claque en la matière.

THE MARCH est un groupe qui valait véritablement le détour. Il nous offre là, en guise de cadeau posthume, cinq titres véritablement excellents et captivants. Les meilleurs partent toujours en premier, comme on dit.


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 10/10 | Nb de lectures : 13302




Auteur
Commentaire
chaussure
Membre enregistré
Posté le: 19/10/2012 à 18h41 - (104227)
des mélodies Breach/Kruger.
une rage désespérée à la Unfold.

putain, c'est vrai que c'est autant bon que c'est con qu'il ait split.



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