The Magnificent est un groupe de hard rock mélodique qui rassemble entre autres deux musiciens de renom dans leur domaine : le chanteur norvégien Michael Eriksen du groupe Circus Maximus (Metal progressif mélodique) et le producteur finlandais réputé, Torsti Spoof (aussi membre du groupe Leverage). Ces deux compères à l'aide de musiciens de sessions ont mis en boîte cette année leur premier album éponyme, pour le moins bien rempli : 12 titres pour un peu plus de 58 minutes d'un hard rock (bien) mélodique. Dans ce style ultra codifié et 'basique', les priorités pour les groupes, sont avant tout de proposer des morceaux 'tubes' avec des refrains accrocheurs, posséder en son sein un bon chanteur, et également des musiciens qui font preuve d'un certain investissement. The Magnificent évite (parfois de très peu) de tomber dans la niaiserie (et le guimauve) et ce malgré quelques parties de clavier über kitsch qui font froid dans le dos (il suffit d'écouter l'intro de «Satin and Lace» pour s'en apercevoir). Sinon, ce premier effort, si l'on a pas de difficultés à écouter une voix (très) mélodique et claire qui peut rappeler un Timo Kotipelto (Stratovarius) ou un Joey Tempest (Europe), ainsi qu'une musique exprimée dans une forme très simpliste, passe relativement bien.

Rien de nouveau dans cet album, au contraire même, certaines parties (et particulièrement des refrains) semblent faire redite ou des clins d’œil appuyés à la scène hard mélodique des années 80 (exemple flagrant avec le titre «Angel») et l'inspiration textuelle paraît aussi très minimale. La première moitié de l'album est franchement sympathique, si ce n'est un «Satin and Lace» certes dynamique, mais trop prévisible et un peu fait à la va-vite. Autrement, entre le départ musclé sur un «Holding on to Your Love» impeccable de bout en bout, sobre dans son expression musicale (le solo est bien placé sans combler un manque) et efficace sur ses parties vocales, un «Memories» ficelé avec la manière et entraînant, seul le pré-refrain étant un peu trop niais ou encore la ballade «Angel» aussi jolie que classique, mais au refrain franchement superbe, on a déjà de la substance qualitative. En fait, ce sont les titres davantage FM et accessibles qui font défauts. Après 7 titres, l'enchaînement «Smoke & Fire», «Tired of Dreaming» et «It Takes all Night» est un peu faiblard et pourra faire lâcher les personnes qui découvrent le groupe: le premier (titre) 'brille' par des claviers vilains, un refrain fade et des soli qui sonnent forcés (et vas-y que je te joue un maximum de notes en un minimum de temps...), le second, calibré au possible passe dans la catégorie 'titre sympa, mais là ça commence à vraiment sentir le réchauffé', quand le troisième est une autre ballade, pas dégueulasse, mais bien trop traditionnelle pour remettre l'auditeur dans le bain de l'album.

A l'inverse, un morceau comme «Bullets» sort un peu du moule, plus sombre dans son propos (ça change un peu des très nombreuses paroles lover), avec des intonations vocales n'étant pas sans rappeler le regretté Ronnie James Dio. «Lost» est aussi un morceau un peu à part, la piste classifiée 'speede' de l'opus qui fera bouger tout ceux ankylosés par le triptyque cité plus haut. Globalement, pour un premier album on a vu pire, mais The Magnificent connaît à peu près autant de hauts que de bas. Le groupe possède assurément un chanteur excellent, qui malgré un timbre parfois monotone et un peu mielleux est capable d'enchanter un titre (avec l'appui de quelques chœurs) à partir de deux-trois intonations. Mais voilà, le groupe manque de constance et devra trouver une formule un poil moins prévisible (et virer les parties de clavier moches par la même occasion) pour se faire un nom sur une scène qui tourne, mais n'a que trop peu de groupes qui sortent réellement du lot.




Rédigé par : gardian666 | 11/20 | Nb de lectures : 12416