Deux ans et demi se sont écoulés depuis la sortie du premier album "Unseen To Creation", un album qui avait bénéficié d’un véritable succès critique et public. Le fait que THE LEGION était à l’époque le groupe du nouveau batteur de MARDUK l’avait directement propulsé sous les feux de la rampes, s’attirant les attentions des fans du très controversé combo suédois ou simplement celles des amateurs de black metal, curieux d’entendre ce que pouvait faire Emil Dragutinovic en dehors du bourrinage intempestif. Personnellement j’avais modérément apprécié "Unseen To Creation", il manquait un fil conducteur à cet album, l’influence DARK FUNERAL était beaucoup trop présente et le son formaté du Abyss Studio (que je ne porte définitivement pas dans mon cœur, désolé) n’arrangeait guère les choses.

La première chose à laquelle j’ai pensé en insérant ce cd dans mon lecteur, c’est "Freezing Moon", cultissime morceau de MAYHEM. L’intro de "Grotestque Savior" est en effet dans le même esprit. Pendant les deux premières minutes du titre on sent une véritable montée en puissance, et même si l’on se doute que cela n’est que le calme avant la tempête, l’effet baffe dans la gueule se fait quand même sentir au moment où Emil envoie la purée. Je sais que je vous en ai déjà mis une couche dans ma chronique du dernier live de MARDUK, "Warschau", mais j’insiste une nouvelle fois sur le fait que ce batteur est un monstre. J’irais même jusqu’à dire qu’il est encore plus impressionnant qu’au sein de MARDUK. La musique de THE LEGION est en effet beaucoup plus variée que celle de leurs compatriotes et démontre qu’Emil est aussi à l’aise avec son jeu ride/charley dans les parties atmosphériques d’un morceau comme "Bloodgate", comme sur l’accélération supersonique qui conclut "Carnal Harvest". Une accélération similaire à celle jouée par Frost après le break lancinant de "Mother North".

D’ailleurs la comparaison avec SATYRICON ne serait pas fortuite. La présence du synthé sur les parties atmo est quasi systématique, "Nocturnal Appartion" qui conclut cet album n’aurait eu aucun mal à figurer sur "Nemesis Divina". Même si "Revocation" montre encore plusieurs réminiscences de black suédois, on sent bien que le groupe a cherché à diversifier sa musique. Les riffs saccadés et la structure de "Virtue Of Sin" font par exemple penser à du 1349 sans pour autant plagier leurs voisins norvégiens, la touche death de THE LEGION est présente sur tous les morceaux.

Pour "Revocation" le groupe n’est pas retourné au Abyss Studio mais a choisi le Endarker Studio dont le propriétaire n’est autre que Devo Andersson, bassiste de MARDUK. J’en vois déjà faire tout un foin en venant clamer que "Plague Angel" avait un son de merde (pas pour moi en tout cas) mais qu’ils se rassurent. La production est excellente, la batterie a un son bien naturel et on ne peut plus puissant, tandis que le son de guitare oscille entre le suédois et le norvégien.

Un deuxième album qui pour moi surpasse amplement "Unseen To Creation", les compos plus variées, la prod, les arrangements, seul le chant n’a pas évolué. A ce propos Anders Fäldt ne fait désormais plus partie du groupe, il a été remplacé par Kjetil Hektoen, actuel batteur de CREST OF DARKNESS. De même que le bassiste Lazr Martinsson qui a également quitté le groupe après l’enregistrement de "Revocation". J’espère toutefois que ces changements de line-up à répétition ne seront pas un frein à la carrière de THE LEGION…




Rédigé par : wasted | 16,5/20 | Nb de lectures : 15566