Life’s a bitch.

On s’est tous dit ça au moins une fois dans sa vie. Par exemple, un soir où on s’emmerde chez soi, on se dit qu’on va passer le temps sur chatroulette, histoire de voir si on peut bavarder politique ou environnement avec quelques accortes et fraîches demoiselles de bonne compagnie. Dix minutes plus tard on lâche l’affaire l’œil desséché par une succession de stouquettes demi-molles surplombant deux raisins secs le tout caché sous un ventre velu et gras. Dans ces moments-là, on se dit que la vie est comme boîte de chocolats en effet et que des fois elle cache des friandises à la merde. Ecouter la dernière livraison de THE LAST WARNING fait la même impression, celle de s’être fait arnaqué et nous fait nous demander "Bordel mais pourquoi la vie nous en veut à ce point-là ?"

Au vu de la pochette je pensais trouver une petite pépite de hardcore très métallisé typiquement teuton, du genre End Of Days, les premiers Maroon ou Heaven Shall Burn. Dix minutes plus tard, on décide d’arrêter les frais, les oreilles en sang par une succession ininterrompue de plans plus inintéressants les uns que les autres. Les riffs éculés succèdent aux rythmiques molles qui, elles, succèdent aux solos foireux qui succèdent à des lignes de chant et un timbre de voix horribles. Une succession de mochetés en fait. Plutôt que le hardcore musclé et métallique, THE LAST WARNING tape dans le metôôl moderne en brassant un peu tous les styles : thrash, death, heavy, metalcore et j’en passe et des meilleurs. Bref une addition de style qui au final donne un gros rien du tout. Du metal assez basique exécuté platement par un groupe visiblement peu impliqué et qui se contente d’enchaîner les titres sans envergure aucune. Parfois les groupes qui n’ont rien à dire optent pour un créneau bien particulier. Ils font dans la brutalité musicale la plus primaire, dans le trash gratuit, la polémique qui fera le buzz trois jours ou un look et une coupe de veuchs particuliers. Mais ici, point de tout ça, on peut leur laisser ça ceci dit, les allemands n’essaient pas me masquer leur inanités par quelque artifice que ce soit. Ils jouent leur musique et c’est tout. Leur musique n’est pas bonne, c’est le problème.

Le groupe alterne les passages metal classique à base de riffs issus du répertoire Maiden et des choses plus modernes. Le titre « We are All Murderer » sonne comme une chute de studio d’Heaven Shall Burn par exemple, mais sans le talent et les capacités techniques de ceux-ci. En cherchant un peu on décèle une tentative de reprise ce certains thèmes edgemetal voire hardcore avec quelques chœurs placés au pif mais encore une fois tout cela n’est guère concluant. On peut aussi parler d'un chant monotone basé dur des lignes vocales périmées depuis 1985 ainsi que d'une vaine tentative d'ambiances mélancoliques grâce à un piano.

"Elegances of Bloodiness" rappelle énormément de choses mais ne ressemble pas à grand-chose. Pas d’identité, pas de point fort, pas de point faible, juste un abîme de médiocrité habillé d’une production mécanique et impersonnelle qui pour une fois, colle bien avec la musique. Musique passe-partout, compos passe-partout, production et esthétique passe-partout. En tant que groupe passe-partout on ne peut que leur souhaiter de se recycler dans le commerce des clés. Felindra! Tête de tigre!


Rédigé par : Seb On Fire | 05/20 | Nb de lectures : 11853