“Les vieux comprennent pas ce qu'il se passe dans la tête des jeunes, ils sont pas élevés par la télé, par la PlayStation. Ils comprennent pas à quel point on est fêlés, ils connaissent pas Internet, les boîtes, les grecs, les DVD.

Les vieux comprennent pas ce qu'il se passe dans la tête des jeunes, ils sont pas élevés par la télé, par la PlayStation. Ils comprennent pas à quel point on est fêlés, ils connaissent pas l'rap, les portables, le shit, la déspè."

C’est en substance ce que dit le rappeur branleur Orelsan dans son morceau « Changement » et ça s’applique parfaitement aux grands et vieux britons de THE LAST RESORT. Pour eux, la télé c’est la BBC en noir et blanc avec Maggie en boucle, la Playstation c’est la borne Dragon Ninja au bistrot du coin, le shit c’est pour les jeunes racailles et la déspé de la bière de glamouzes, le reste connaissent pas .

THE LAST RESORT joue du oi!, la musique des ouvriers, des petites mains, de l’Angleterre d’en bas coincées dans les années 80 et qui crachent à la gueule du gouvernement “Fucking politicians bring the nation down, it’s the same the world over in every town, don’t let the lying bastards drag us down". Eux leur truc, c’est la musique binaire jouée avec les potes, pour les boys et les lads. Les riffs catchys, les chorus beuglés en chœur, les paroles vindicatives et la baston. L’essence même du punk quoi. Ah c’est sûr que ça va faire un choc à toutes les âmes pures qui pensent encore que le punk c’est Les Pistols, Offspring et Green Day. Parce que là c’est pas vraiment la même soupe. Balance les albums de Jours Verts de ta petite sœur et remplace les par celui-ci tu vas voir, l’effet est saisissant.

THE LAST RESORT joue une musique qui vient de la rue, née des révoltes populaires des années 70 et nourrie par le Thatchérisme des années 80. Rien à voir avec le soleil de la Californie donc. Une musique vulagire et sans bonnes manières à base de guitare garage, de riffs fédérateurs et d'eructements imbibés. Les plus perspicaces auront remarqués que l’album est sous-titré Skinhead Anthems II . Effectivement l’album fait suite à "Skinhead Anthems" paru en 1982 ce qui ne nous rajeunit pas, ni vous ni moi. On ne va pas refaire le débat sur les skinhead (matez-vous plutôt l’excellent This Is England de Shane Meadows) mais sachez juste que les gars à qui nous avons affaire aujourd’hui sont considérés par les experts comme apolitique bien que leur lyrics tapent sur tout ce qui se rapproche de près ou de loin à la bourgeoisie, de l’autorité, de la politique ou du patronat.

Les gars jouent comme s’ils étaient toujours coincés dans les eighties. Prod, compos et attitude old school donc. Pensez au SHAM 69 et à A.N.L pour le coôé politique, à THE EXPLOITED pour l’énergie et kop de Millwall pour l’ambiance. Du punk oi! de vieux, fait par des vieux, à l’ancienne et pour les anciens de la scène finalement. Avec comme seule credo de faire danser tout le monde, THE LAST RESORT et son chanteur borgne (certainement les séquelles qu’une bonne baston contre les bobbies) balance la soupe populaire pas finaude mais qui réchauffe et colle au corps. Les morceaux se suivent et se ressemblent en proposant invariablement le même schéma : intro à base de guitare rock’n’roll, couplet chanté avec le bon accent bien angliche, guitare punk, basse sautillante puis refrain hyper fédérateur repris en chœur par tous les ivrognes du bar. La même répétée 14 fois, à la longue ça devient un poil lassant mais sur le moment ça fout une patate d’enfer.
Attrape ta Guiness, lace tes Docs, enfile ton bomber, rase-toi le crâne, choppe ton potos par l’épaule et viens gueuler «Going out on the lash with our mates, if you don’t want a kicking then you’d better stay out of our ways» avec nous.

Puis bon je ne pouvais pas finir sans vous signaler cette petite phrase trouvée dans les remerciements au fin fond du booklet:” No thanks whatsoever to Papa Roach for always showing up on our Google, You Tube and other online searchlist…"


Rédigé par : Seb On Fire | Oi! Oi! Oï!!/ | Nb de lectures : 11716