Ah enfin un peu de douceur dans ce monde de brutes !
Pour les habitués des salles enfumées, le groupe parisien de The Last Embrace vous dit sûrement quelque chose étant donné qu’il a assuré la première partie de nombreux groupes de renom (The Gathering, Anathema), mais qu’il a été également à l’affiche de nombreux festivals (festival de la Rotonde, Metal female voice fest, Metalliance 1&2). Autant dire que c’est carrément un exploit de décrocher autant de dates avec seulement un 5 titres sorti en 2003, signe que leur rock atmosphérique aux consonances progressives inspirait confiance aux promoteurs.
Après un changement de chanteuse et de claviériste, le groupe, tout en continuant de donner des concerts, se décide à enregistrer cet album « Inside » en août 2005. Album qui ne sortira finalement que fin 2006 sur le label Longfellow deeds, label plus penché sur le stoner en temps normal. Et il faut croire qu’ils ont bien fait de les signer car pour un premier album, The Last Embrace frappe fort. On avait déjà pu se rendre compte de la grande qualité de leurs compositions sur scène mais sur « Inside », celles-ci prennent une autre envergure.
Déjà parce que Sandy livre ici une prestation de grande qualité : son chant mélancolique est envoutant et permet de renforcer la charge émotionnelle des compositions instrumentales. Mais elle sait également pousser sa voix, au timbre si particulier, dans ses retranchements pour atteindre certaines notes suraiguës à quelques occasions, surtout lorsque les guitares commencent à saturer.
Ensuite parce que l’équilibre, entre les passages calmes et d’autres plus énervés, rend l’écoute de cette galette très attractive. C’est d’ailleurs la force de cet opus qui recèle de nombreux trésor qu’il faut réussir à apprivoiser au prix de nombreuses écoutes. Les guitares acoustiques et électriques semblent être en parfaite harmonie avec une basse bien présente et une batterie peu mise en avant mais dont le jeu reste efficace. Mais ce sont surtout les nombreuses atmosphères nostalgiques laissées par quelques notes de claviers bien senties qui font ce petit plus indéniable qui fait que l’on ne sait plus sur quel pied danser ; c’est d’ailleurs ce qui rend le tout si attirant.
Si certains titres sont clairement plus énergiques que d’autres (mother, can you ?), la mélodie reste toujours au centre des neuf titres qui composent ce premier CD.
Ceci étant d’ailleurs ce que l’on aurait pu leur reprocher : neuf titres cela peut paraître peu, surtout lorsque l’on sait que la première chanson n’est en fait qu’une intro clavier, certes fort bien réussie. Pourtant la durée totale de la galette dépasse les 45 minutes, et je dois avouer qu’à chaque écoute j’ai toujours l’impression que je viens à peine de lancer le CD !
Car cet album ne s’écoute pas titre après titre mais s’envisage plus comme un tout indissociable qui vous transporte du premier au dernier titre. J’ai eu beau chercher, aucun titre ne me déplaît, je ne relève même pas un passage plus déplaisant que les autres.

Malgré tout, ce premier album n’est pas exempt de défaut. Comme il fallait s’y attendre, le son général n’est pas aussi bon que les grosses productions actuelles. Pour autant, il reste de bonne qualité et cela ne gêne aucunement l’écoute. Plus grave en revanche, le son très typé transistor des guitares sur les passages saturés m’a fait bondir lors de la première écoute. Une fois l’effet de (mauvaise) surprise passé, on se rend compte que cela ne vient pas gâcher l’ensemble de la production, et cela lui donne même un petit charme « roots » .
Les mauvaises langues diront également que l’influence de The Gathering pour le chant et d’Anathema pour le style musical se fait fortement ressentir, mais étant également fan de ces deux combos, je trouve que ses deux influences sont plutôt bien digérées et que The Last Embrace a bien réussi à proposer une musique personnelle avec ce premier album « Inside ».
Vous l’aurez compris, il s’agit ni plus ni moins que de mon coup de cœur. Et même si j’ai déjà vu le groupe plusieurs fois sur scène, tant pour des sets électriques qu’acoustiques, ça sera toujours un plaisir de les revoir prochainement. Nul doute qu’avec un CD de cette qualité ils devraient encore décrocher de nombreuses dates, c’est, tout du moins, tout le mal que je leur souhaite.

P.S : deux titres en version acoustiques enregistrés lors de leur passage radio au rock fort show sur Aligre FM sont en écoute sur leur site en plus de deux titres électriques tirés de « Inside »


Rédigé par : Metal Militia | 17/20 | Nb de lectures : 11337