Ce n’est peut-être pas un album d’une toute première fraîcheur que je chronique ici (cet album est effectivement sorti en 2007 sur l’excellent cultissime label Total Rust), mais ce cours de rattrapage nous permet en premier lieu de mettre à la lumière du jour un album qui vaut la peine d’être écouté et en second lieu de constater que même trois ans après, cet opus vaut toujours son pesant d’or. Limité à 1000 exemplaires comme la plupart des sorties de Total Rust, il est important de constater que cet album est toujours disponible via le site web du label israélien… A bon entendeur.

Et si cette chronique vient un peu tard, on peut dire également que le groupe n’est pas pressé, loin de là. «Harm» est en effet sorti neuf années après la formation du groupe, tandis que ce dernier commence tout juste à évoquer la possibilité d’envisager (à penser à l’éventualité de commencer) à travailler sur un deuxième album (rien n’est encore fait, ni décidé donc). D’autant plus qu’en 2008, le combo en provenance d’Israël a annoncé un changement de formation, trois des membres sur cinq ayant pris une direction différente de celle de THE KNELL. Autant dire que rien n’est gagné et que le successeur de ce premier jet (sans compter les trois premières démos du groupe) n’est pas près de voir le jour…

Contentons-nous de ce que nous avons et c’est déjà beaucoup. THE KNELL joue donc un Doom des familles à la limite du Funeral qui se différencie de tout ce qui s’est fait par l’ajout à sa musique de nappes de claviers éthérées, assez mélodiques et bien amenées. «Black Veil (and Promise)» introduit parfaitement bien le sujet, grâce à son intromission aux notes de piano distribuées avec parcimonie et son atmosphère profondément mélancolique. Cette première plage et les suivantes démontrent que le style adopté par le combo lui colle parfaitement à la peau : batterie minimaliste, voix rauque à la limite du Death, riffs de guitares mélodiques accentués çà et là par ces quelques notes de piano, tempo lent évoluant de temps en temps à mi-course vers quelque chose de plus rythmé. C’est cette autre influence proche du Death qui plaît également, faisant le charme de la musique de THE KNELL. Nous pensons parfois à MY DYING BRIDE pour cette utilisation de claviers en fond sonore ou encore aux premiers ANATHEMA dans la construction musicale. «Idem» vient enfoncer le clou encore un peu plus, étant à mon avis le meilleur morceau de l’album. Amenant subtilement la composition au travers d’ambiances savamment posées, les plus de huit minutes de son s’écoulent sans mal (et paradoxalement frustrant tous nos sens, car le plaisir semble de courte durée…). Les presque 52 minutes de son sont pour moi un moment de pure jouissance. Certains d’entre vous pourront rester insensibles à la musique du quintet. Mais sachez que derrière ce tissu sonore entendu maintes fois résident une construction et un arrangement qui commenceront à vous hanter après des écoutes répétées. En espérant que ce deuxième album soit dans la continuité de celui-ci et que THE KNELL ne nous fasse pas attendre trop longtemps.


Rédigé par : DeadStar | 15/20 | Nb de lectures : 10608