Tout droit venus de Wilmington, The Hottness débarquent avec leur approche unique par rapport aux eaux stagnantes de la scène underground. Avec un son composé de riffs entraînants, de tempos groovys, de breaks fous et de vocalises sudistes terriblement accrocheuses, The Hottness ont trouvé une nouvelle voie pour se distinguer d'une scène Southern Rock/Metalcore surpeuplée. Même si une certaine influence punk est palpable, The Hottness sait toujours comment calmer le jeu avec des voix plus posées ou mettre le feu avec des refrains à reprendre en choeur.

Nan, je déconne, c'était la fiche promo. Et oui, j'ai traduit à l'arrache, j'allais pas y passer dix ans. Quand on pense que David Pujadas s'est ramassé une mise à pied pour nous avoir fait croire qu'Alain Juppé se retirait de la vie politique, on se dit qu'il y aurait des rédacteurs de plaquettes qui mériteraient d'aller un peu prendre l'air avant de raconter des conneries. Parce que The Hottness, c'est quoi? C'est du sous-Maylene and The Sons Of Disaster couplé à du mauvais Every Time I Die, en un poil plus mélodique. Wouhou, les influs Southern Rock trop cool quoi, ça fait genre on met des chemises à carreaux et on fait des bains de bouche au Jack Daniels t'as vu! Mais là, ça passe plus, c'est du frelaté, saturation en vue.

"La mayonnaise ne prend plus" avait laissé ce sacré bout-en-train de Bernard Loiseau à sa famille sur l'ardoise du frigo en guise d'adieux... Le même constat m'a envahit à l'écoute de cet album: flûte, c'est quand même bien foutu, deviendrais-je un vilain blasé du style? En effet, il y a de quoi pousser à l'introspection, et étant donné que ces neuf compos sont aussi enthousiasmantes qu'une rediffusion de Super Nanny un dimanche après-midi pluvieux, on est quand même en droit de tirer la tronche. Enfin je la tire, merci Ferret, de me permettre d'essuyer les plâtres d'un album aussi plat. Plat, c'est le mot, plat comme le chant clair qu'on se coltine sur une grosse partie de l'album, avec ce côté retouché en studio irritant qui n'aura réussi qu'à faire grimper ma tension artérielle. En plus le mec était en sérieuse concurrence avec Thomas d'Aqme pour l'award 2008 du chant le moins expressif. Ca c'était pour les voix claires, quand il racle un peu les cordelettes vocales c'est du Maylene And The Sons Of Disaster tout craché, il aura pas été chercher trop loin.

Donc pour le côté objectif, je serai bien obligé de reconnaitre que les compos sont bien exécutées, c'est varié, bien produit, tout ce que tu veux. Mais bordel, qu'est-ce qu'on se fait chier! Rien qui n'ait jamais été entendu, et un manque d'efficacité effarant pour le genre, mauvaise pioche. Si le peu de déontologie qu'il me reste avait décidé d'aller faire un tour, je me serais pas embêté à pondre cette chronique et j'aurais été repompé les écrits d'un concurrent. Bah quoi? Si le groupe s'autorise le pillage d'autres formations, je vois pas en quoi je pourrais pas en faire autant, la loi du Talion... Et pour paraphraser un grand penseur, "Pourquoi rouler en Clio quand on peut chopper une Mustang?"?

Car la seule chose qui aura émané de ce "Stay Classy", ça aura été une envie galopante d'aller réécouter les groupes que The Hottness auront suçés, pour savoir si en fait ce style n'arrivait plus à me titiller comme avant. En fait si, pas de soucis, ils n'ont donc aucune excuse... Stay shitty, et surtout ne l'achetez pas, ça ferait cher le dessous de verre...


Rédigé par : Crown_Me | 08/20 | Nb de lectures : 10701