THE HEROIN DIARIES - Une Année Dans La Vie D'une Rock Star Brisée (Camion blanc) - 13/04/2011 @ 08h13
Bon avant toute chose, on va faire un rapide retour sur la genèse du bouquin.
Vous connaissez tous Nikki Sixx, le célèbre compositeur/bassiste de MÖTLEY CRÜE. Depuis sa plus tendre enfance, le gars a toujours tenu un journal où il a toujours confié ses états d'âmes et ses pensées noires et funestes.
Dès les débuts du CRÜE, SIXX se confiait régulièrement à son journal, lui contant à peu près tout de sa longue descente aux enfers, en n'omettant rien des moments les plus glauques qui ont bien souvent failli lui coûter la vie.

En 2006, après avoir travaillé avec Ian Gittins, le bassiste se décidait à sortir le brûlot, suivi dans la foulée de sa "Bande sonore" avec le projet SIXX AM.
Le bouquin que j'ai entre les mains a été retravaillé par le bassiste et Gittins, à la fois pour combler les "pages blanches" laissées par les trous de mémoire du grand brun et pour y apporter de nombreuses précisions, mais cette fois-ci, avec l'esprit "clair".
Sixx a aussi demandé à de nombreuses personnes d'intervenir sous forme de notes afin que la vision de "son" histoire soit corroborée ou infirmée par les acteurs qui l'ont vécue au plus près.
On lit donc les commentaires de l'ensemble du CRÜE mais aussi de son ancienne petite amie, SLASH, BOB ROCK, ROSS HALFIN, le crew, les tech, etc.
Ce livre n'est donc pas vraiment une autobiographie classique, le bassiste étant à l'époque tellement dévoré par ses problèmes que tout est vu (ou presque) par le prisme de la drogue.
En plus des notes, on trouve de nombreuses photos, des dessins et des illustrations. La jaquette est au passage vraiment superbe et au final, on peut dire qu'on a plutôt un bel objet entre les mains.

« Oui les tournées leur paraissaient trop longues mais il faut voir comment ils se comportaient ! N'oubliez pas que c'était des mecs dans la vingtaine à qui on demandait de travailler deux heures par jour ! Et si on parlait des mecs qui se lèvent à cinq heures du matin pour aller soulever des parpaings et qui n'ont que deux semaines de vacances par an ? Si MÖTLEY approchait de l'épuisement sur la route c'était uniquement dû à leur rythme débile ! C'est pas dur de comprendre ça ! »

DOC MC GHEE (ancien co manager du groupe)


Alors je le dis direct : j'attendais ce putain de livre plus qu'aucune autre sortie de Camion Blanc, et dieu sait qu'avec la sortie de la bio d'Ozzy, de Mustaine, de Simmons et de Slash il y a un sacré paquet de bons trucs à se mettre sous la dent. Mais pour moi, MÖTLEY c'est spécial et NIKKI SIXX a toujours été mon préféré du groupe.
Première chose, c'est pas vraiment obligé d'être fan du groupe pour lire "Heroin Diaries". Vous avez lu "The dirt" ? Non ? Ben vous devriez parce que c'est vraiment un bon bouquin (un peu chiant sur la fin mais un bon bouquin quand même). J'ai plein de potes qui n'aiment pas forcément le groupe qui ont lu et aprécié "The dirt". Je pense qu'on peut faire pareil avec H.D.
Vous vous en doutez, le livre est particulièrement sombre et dérageant. Sixx y raconte sans complaisance son addiction à l'héroïne et c'est vrai que quand on lit que accroché à poil un 25 décembre à son arbre de Noël, Sixx était rongé par la drogue et la paranoïa sans avoir absolument personne à qui parler à part son dealer, ça calme un brin.
Années après années, album après album et déconvenues après désillusions, Nikki Sixx raconte sa paranoïa aux limites de la maladie mentale, son obsession de tout contrôler, sa sensibilité exacerbée et le magma démoniaque dans lequel il s'est débattu pendant de longues années.
L'intérêt de ce livre ne se situe pas au niveau de l'histoire, mis à part si vous ne connaissez vraiment rien à MÖTLEY.
L'intérêt se situe davantage au travers du récit où Nikki raconte son addiction en se laissant apparaître comme un individu esclave des substances qui le tiennent par les couilles. Mais cela serait une erreur de croire que le bouquin ne fait que parler de drogues.
Nikki Sixx parle de la vie, de l'amour, de la musique et de son groupe, du suicide et de la dépression, de la mort et de la solitude, de sa famille et des seringues... et c'est passionnant.
J'ai dévoré le livre en un rien de temps.
Le style d'écriture n'a que peu d'intérêt (Sixx y écrit comme il parle), on n'apprend pas vraiment de scoop sur les relations au sein du groupe (personne ne semble vraiment s'encadrer à part Tommy et Nikki) mais la lecture file sans que l'on s'en rende compte. Car Nikki est un personnage qui reste attachant, qui semble profondément aimer la musique et qui, dès les débuts du CRÜE, semblait avoir l'exacte vision de qu'il fallait faire pour écrire des morceaux qui déchirent, très en phase avec le monde qui l'entourait. On se délecte donc pages après pages et on se laisse entraîner dans ce pénible voyage où la poudre sème un brouillard opaque qui a laissé Sixx hébété, cadavérique et hagard une basse à la main et une tripotée de superbes chansons tout droit issues de son imagination malmenée.
Je suis toujours sidéré de lire combien lui et Vince Neil semble se détester alors qu'au fond ils s'aiment comme deux frères. Incroyable que ces deux mecs jouent toujours ensemble. En tout les cas, au vu des contradictions des déclarations qu'on lit, on peut se dire que l'un d'entre eux est un sacré mytho (ou peut-être que la drogue a "gommé" certains passages).
Étant donné qu'à la base Sixx parle à son journal, il raconte des choses qu'on n'a pas souvent l'occasion d'entendre de la part d'un musicien de renommée internationale (l'inspiration en berne, la musique reléguée au deuxième rang...) et il parle de Slash et de Tommy comme on parle de ses potes... cela donne au livre un aspect très "réel" et authentique.
Le seul défaut que j'y trouve, c'est que les trois quarts du bouquin ne parlent que de la période antérieure à "Dr Feelgood". Tout le reste, de la période Corabi jusqu'en 2006 est balancé en quelques pages... cela fait vraiment baclé.
L'aspect "journal intime" risque d'en rebuter certains. Ces derniers risquent de trouver le bouquin vraiment sans intérêt. Je n'irai pas contre leur avis parce c'est vrai que "Heroine Diaries" a beaucoup de cachet et de personnalité... mais à l'heure où la plupart des bio sont dans le même moule, putain quand il y en a une qui sort du lot, ça fait plaisir !
Merci Mister Sixx.


The Heroin Diaries : Une année dans la vie d'une rock star brisée
Par : Nikki Sixx avec Ian Gihins
Traduit de l'américain par Angélique MERKLEN
Prix : 36 euros
Nombre de pages : 547 pages.


Rédigé par : Pamalach | Nikki ou la belle vie/ | Nb de lectures : 15631




Auteur
Commentaire
Le Chef
Membre enregistré
Posté le: 13/04/2011 à 09h23 - (93017)
Son histoire m'avait émue dans The Dirt alors forcément celui-ci m'intéresse aussi.
A noter que le CD est une petite perle.



oilid
IP:82.231.224.34
Invité
Posté le: 13/04/2011 à 11h12 - (93020)
La bio de Slash est elle sortie en français?

Stéphane
Invité
Posté le: 13/04/2011 à 14h27 - (93023)
Mon cher et tendre Pamalach, le concept du livre est en quelque sorte résumé dans son titre. Ce n'est pas censé être une autobiographie, mais la retranscription du journal intime de Nikki sur un an (86/87), période où il était au pic de sa dépendance à l'héro.
Et sinon comment est la mise en page? Je suis vraiment pas fan des adaptations françaises sorties chez Camion Blanc : les trads sont souvent approximatives, le prix prohibitif, et la mise en page d'une rare pauvreté! Ayant la version américaine de Heroin Diaries (superbement travaillée au niveau dans sa forme), c'est pour ça que je te pose la question...


Payday
Membre enregistré
Posté le: 13/04/2011 à 15h30 - (93025)

Encore une fois c'est pas l'envie qui manque mais 36€ pour un bouquin avec un papier pourri et une mise en page simpl(ist)e c'est BEAUCOUP trop cher.

Je comprends qu'ils ne fassent pas des tirages conséquents mais ils devraient essayer de voir à soit augmenter la qualité, soit baisser le prix. Je suis certain qu'ils gagneraient en volume de vente et que ça compenserait la perte...

couille molle
IP:89.2.127.215
Invité
Posté le: 13/04/2011 à 16h50 - (93028)
C'est clair que le version ricaine est magnifique, et le livre en lui-même excellent ! Le complément parfait à "The Dirt".
Sinon pareil que tout le monde en ce qui concerne Camion Blanc, TROP CHER et même si je préfère lire les versions françaises j'ai quand même préféré commander les versions ricaines des bouquins de Vince Neil et Paul Di'Anno qui ont l'air putain de mortels aussi !!!
Plus de 2 fois moins chers et de qualité carrément supérieure y'a même pas à réchéflir.

ubelix
IP:82.66.200.194
Invité
Posté le: 14/04/2011 à 10h26 - (93038)
moi je la trouve belle l'édition du HD chez camion blanc - la localisation est très réussie et le style n'est absolument pas approximatif , bien au contraire - c'est du pur rock n'roll qui passe enfin en français! WA fuckin'yeah!Cranck it up!

pamalach
Membre enregistré
Posté le: 14/04/2011 à 12h45 - (93039)
Cher Stephane,

Je t'avoue que je n'ai jeté qu'un coup d'oeil trés rapide sur la version américaine. Je ne peux donc pas te répondre avec toute la précision qu'il conviendrait. Cependant, et pour une fois, il n'y a pas les problèmes inhérents aux bouquins "camions blancs" : Pas de faute d'orthographes, pas de problèmes de retranscriptions et photo en s noir et blanc plutôt de bonnes qualités (Le led Zep par exemple est calamiteux au niveau des tofs).
En ce qui me concerne, je ne suis pas assez fort en Anglais pour apprécier à leur juste valeurs, les versions originales. Je passe à coté de nombreuses subtilités de langage (parfois très relatives quand on lit des bio de rock stars) et du coup je me contente des version Francaises...
La mise en page est pour finir, une des plus réussies que j'ai vu chez CB. On à l'impression que pour une fois, ils ont réellement fait un effort. On est assez proche de l'ambiance journal intime.


A olidid : Une bio de Slash est sortie chez CB mais hélas ce n'est pas celle où il à collaboré...un jour peut être.

couille molle
IP:89.2.127.215
Invité
Posté le: 14/04/2011 à 13h46 - (93040)
Ah ouais !!! Vu que je suis ultra fan de ce bouquin je vais peut-être me laisser tenter alors... Cimer ! Même si j'ai beaucoup moins galéré avec cette version ricaine que celle de Slash, que je serais bien content d'avoir en Français.

Stéphane
Invité
Posté le: 14/04/2011 à 14h39 - (93043)
Pamalach, merci pour toutes ces précisions.
P.S.: j'aime beaucoup ce que vous faites! :)

Stéphane
Invité
Posté le: 14/04/2011 à 14h43 - (93044)
Parce que faut dire que la version française de "The Dirt" chez Camion Blanc, au niveau traduction pourrie et mise en page pauvrissime se posait bien là!... :(

couille molle
IP:89.2.127.215
Invité
Posté le: 14/04/2011 à 18h47 - (93051)
Bah rien que le noir et blanc ça craint.
J'ai vu la tronche du Vince Neil (et le prix, toujours) j'ai pas eu la force de le choper, malgré que j'attends depuis super longtemps de le lire...
En tous cas c'est vraiment cool qu'ils aient géré (apparemment) ce "Heroin Diaries" ! Ils ont dus se dire que vu la classe de l'original ce serait vraiment du gâchis de pas faire un effort.
Et encore une fois ce bouquin est vraiment mortel ! Encore plus pour ceux qui ont connu la même chose (à un moindre niveau ou pas). D'ailleurs c'est pour ça que Mr Sixx a décidé de publier ce "journal intime", pour montrer que quand tu touches le fond comme lui l'a fait et que tu t'en sors : "Life Is Beautiful".
Hâte d'écouter le nouveau Sixx A:M d'ailleurs !!!

musicben69
Membre enregistré
Posté le: 02/11/2011 à 12h57 - (97996)
Assez d'accord avec l'article car le bouquin se lit vraiment bien.
Je ne connais pas la version d'origine, mais la mise en page de la version française est tout à fait sympa, avec une vraie clarté de lecture entre le journal, les commentaires a posteriori de Nikki et les témoignages extérieurs !
J'ajouterai juste que ce bouquin a le mérite de ne pas être très complaisant vis à vis de Nikki puisque les témoignages des protagonistes sont souvent assez durs pour le bassistes de Motley. Chacun défend son bout de gras ou sa propre légende et du coup, cela donne un mix vraiment intéressant, qui permet de regarder cette époque sous un angle étonnant.
Et puis, après avoir lu tout le bouquin, si le lecteur n'a pas compris que "la drogue, c'est de la merde" ! Normalement, après cette lecture ça devrait beaucoup refroidir les ardeurs de ceux qui pensent que le trip sex drug and r'n'r c'est le top de la coolitude ! ('tain, les passages où il est prostré au fond d'un placard avec son fusil, ça calme, surtout qu'il n'y en a pas qu'un !) Limite tu préfères être fan que rock star !


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