Les hommes de peu de foi de The Heretic sont natifs de la très sainte et catholique Espagne. Fondé dans la seconde moitié des années 90, le groupe s'est employé à proposer un black métal travaillé, symphonique et technique, avec de fortes influences de Arcturus et Emperor. Et ce ne sont pas moins de deux albums et un mini qui voit évoluer la composition du groupe, jusqu'à aujourd'hui où débarque sur les platines le troisième opus "Gospel Songs In E Minor".

Le titre de l'album donne déjà un indice. Le style pratiqué par The Heretic peut se résumer en deux mots: black progressif. Les pérégrinations des ibères les ont conduits à mêler leurs parties black à des rythmiques plus compliquées. Au final, la brutalité s'est émoussée au profit des thèmes et leads gorgés de mélodies et The Heretic est beaucoup plus proche de Pain of Salvation que de ses anciennes inspirations scandinaves (c'est flagrant sur un titre comme "Today"). Il manque juste le chanteur de PoS au micro, même si Rhulk a fait péter sa chemise pour offrir une performance plus qu'honorable.

C'est la mélodie qui l'emporte, même dans les instants les plus virils ("We've turned into Saints" et son thème au milieu de la compo, miam). Le groupe ne dépasse jamais la puissance de feu d'un Dimmu calme (pour vous donner une comparaison de patate) et ce n'est pas son objectif. Ca joue, ça joue, ça joue... Si ce style de prog' a déjà été défriché et que les blasts sont fort rares, l'ensemble est finalement plaisant et même rafraîchissant comme un Pulco citron, dans la lignée de "Chemistry For The Soul".

Armés d'un son très bon et très propre, les neuf titres séduiront les amateurs de progressif couillu. Mine de rien, cet album vient redorer à mes yeux le blason de la scène espagnole et Xtreem Music voit son catalogue s'étoffer un peu plus à chaque sortie. Un disque à déconseiller à ceux qui cherchent du glauque, de la brutalité ou des compos simples à mémoriser.


Rédigé par : Prince de Lu | 14,5/20 | Nb de lectures : 12877