Il y a désormais deux THE HAUNTED. Le THE HAUNTED de Dolving et le THE HAUNTED d'Aro. On savait très bien comment allait sonner ce huitième album des suédois suite à l'annonce du retour de Marco Aro derrière le mic. L'EP « Eye Of The Storm », sorti peu de temps après le comeback du groupe, n'avait pas satisfait son monde mais donnait un avant goût de ce qui allait nous arriver sur le coin de la tronche. Les suédois, rééquipés comme en 2000, avec également la réintégration d'Erlandsson derrière les fûts et l'arrivée d'Ola Englund en tant que second gratteux, ont décidés de squeezer – presque – tout ce qui s'est passé entre 2004 et 2011 et de nous la refaire façon « Made Me Do It ». Un choix peu surprenant de toute façon, mais voilà, depuis tout ce temps THE HAUNTED a exploré d'autres horizons avec Dolving, ne se contentant pas de pratiquer un simple thrash metal mélodique, et revenir comme ça en arrière est un pari risqué mais néanmoins gagnant malgré tout.

Grâce à ce retour aux sources THE HAUNTED se retrouve gagnant d'au moins une chose : le retour de sa bonne vielle fan-base. Vous savez, celle qui ne jure que par leur période pur thrash metal et la participation d'Aro. Avec « Exit Wounds » nos cocos seront aux anges tant le groupe est revenu direct à ses racines. Alors on ne va pas faire les langues de putes, car il serait vraiment malhonnête de dire que cet album ne tape pas dans le mille. Ouais, « Exit Wounds » est un bon album de thrash metal comme THE HAUNTED savait le faire il a 14 ans, c'est clair, net et précis. Sauf que voilà, l'impression que le groupe veut faire table rase du passé, comme un mec qui brûle tous les souvenirs de son ex, est bien trop présente. On ressent trop cette volonté de la refaire « à l'ancienne » car on a récupéré les vieux copains de l'époque et qu'on a un peu honte d'avoir sorti « Unseen »* trois ans plus tôt. Après tant d'années d'évolution et de prise de risques parfois, THE HAUNTED prend là le risque de retourner sa veste, et ce, devant tout le monde, mais bon si ils assument...

Comme je l'ai avancé un peu plus haut, « Exit Wounds » est un bon album, oui. Mais voilà, malgré ses qualités, il passe comme un vulgaire copier/coller de ce que le groupe torchait en 2000. On y retrouve les mêmes riffs, les même rythmiques, le même chant, mais en moins bien, en moins inspiré. « Ouais, mais putain ça envoie ! » ha ha, oui c'est sûr, mais balancer le bousin n'est pas gage de qualité. Là, les riffs sont quand même un peu pauvres, resucée, déjà vu. On tape du pied, mais plus par automatisme que par excitation. C'est bien foutu, ça va droit dans le mur, mais sans grande passion. On ne retient pas énormément de morceaux de choix, hormis « Trend Killer » est son groove bien sympa et « Ghost In The Machine » qui conclut très bien l'album, mais le reste n'est que titres trop similaires à « Made Me Do It ». En fait « Exit Wounds » fait un peu office de frère jumeau caché depuis des années au reste du monde et qui débarque enfin, plus d'une décennie après, et balance un truc qui a déjà été fait.

THE HAUNTED nous offre un retour mi-figue mi-raisin avec un huitième opus sans réelle saveur. Ce retour aux sources est plaisant pour son efficacité, mais finit vite par devenir saoulant par sa monotonie. Un retour bâclé et sans surprise qui se laissera écouter en fond lors d'une soirée.



*Unseen est une pure pépite.


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 11/20 | Nb de lectures : 14613