D’entrée de jeu je préfère prévenir les black metalleux maquillés, les grindeux gerboulants, les metaleux chevelus, les thrasheurs à patches, les coreux à capuches et les deatheux cannibales. Cette chronique va parler de pop, de mélodies, de chant plus limpide que l’eau de roche et « d’émo » vous voilà prévenu, faudra pas venir vous plaindre après coup en gueulant que « cette chronique n’a rien à foutre sur VS ». On fait encore ce qu’on veut, merde. Donc oui les GET UP KIDS sont de retour, cinq années après le split et le pas fameux car vraiment trop pop rock « Guilt Show ». Qu’en est-il de cette reformation des GUK en 2010. Les kids de Kansas City sont-ils revenus au son de « Something To Write Home About » ou ont-ils poursuivi sur la voie popisante de la fin ? Eh bien « un peu des deux » serais-je tenter de dire.

De prime abord, « Simple Science » s’annonce bien engageant avec sa pochette rappelant à la fois le film Gummo et le Max et Les Maximonstres de Spike Jonze. Un signe de bon goût. Ce EP, premier d’une série de quatre qui devraient sortir en 2010, s’ouvre sur un titre résolument radio friendly « Your Petty Pretty Things » bâti sur un rythme plutôt soutenu et joyeux contrebalancé par le timbre plus mélancolique de Matt Pryor. Sur ce titre d’ouverture on remarque immédiatement la basse, mise en avant, autour de laquelle est construit le morceau. C’est un titre correct et accrocheur mais somme tout assez classique. « Keith Case » confirme la place de la basse sur ce EP, très en avant et distordue, elle donne à ce titre des faux airs de Cave In ou de Radiohead par moment. Plus probant, « Keith Case » est une excellente pièce d’émo-punk-rock qui amène malgré tout de la nouveauté et de la modernité dans le son des GUK. Ce sera aussi le cas du dernier morceau qui se singularise par l’utilisation d’une boîte à rythme et de claviers. On notera aussi que le chant de Pryor a subi quelques modifications. Son timbre et sa voix cristaline n’ont pas changé mais elle est utilisée de façon différentes et plus aventureuse comme sur « How You’re Bound », un titre presqu’electro rock à la Radiohead, encore eux, mais avec ce côté intello en moins et la touche «émo collège rock » en plus.

« Simple Science » est clairement scindé en deux, d’un côté on retrouve deux titres émo rock classique comme le font les GUK depuis leur début, sur lesquels la mélodie est prégnante et mise en avant rendant ces morceaux immédiatement accrocheurs et, ma foi, plutôt plaisants à écouter. C’est le côté adolescent des GetUp qui est mis en avant tandis que, en alternance, on retrouve deux autres titres plus ambiancés, basés sur des rythmiques presqu’électroniques, claviers et boîte à rythme qui les rendent moins catchy, moins poppy mais plus intéressants à creuser. Un EP double démontrant que les GET UP KIDS peuvent jouer sur deux tableaux différents. Le groupe conserve donc son ton de Weezer version déprimé mais se montre capable de réinventer son son via des titres un peu plus aventureux.

On peut parler de retour gagnant pour les GUK même si ce EP n’est pas transcendant en tant que tel mais fait plutôt office de tour de chauffe pour les éternels ados triste. Attendons de voir ce que réserve la suite et les autres EP prévus pour cette année avant de donner un jugement définitif. Toutefois on peut remarquer un sympathique « retour aux sources » plus dans la veine de « Something To Write About » qui reste la pierre angulaire de la discographie du groupe. « Simple Science » n’égale en rien l’album emblématique des Kids mais quand même, on sent l’inspiration revenir par petite touche et ça, ça fait plaisir. Alors maintenant on laisse de côté Satan, la barbaque, les zombies et la loi de la rue, on sort sa chemise à carreaux, on regarde ses pompes et on va se prendre un râteau par la bonasse du collège. Emo style.


Rédigé par : Seb On Fire | 06.5/10 | Nb de lectures : 12371