Ce «Sleepy Buildings » n’est pas le premier live de la discographie du groupe puisque «Superheat-A live Album » avait vu le jour après la sortie de « How to mesure a planet » et nous présentait la face la plus rock du groupe, témoignage de ce dernier devant la foule d’un festival. Aujourd’hui, le live qui nous intéresse laisse apparaître une autre facette du groupe, comme si ce dernier c’était mis à nu, osant nous dévoiler sans retenue l’aspect le plus pur de sa musique. Les morceaux sont joués de façon semi acoustique dans des clubs hollandais, soit dans une ambiance intime convenant parfaitement à la musique et lui permettant de prendre toute sa dimension. Plus qu’une simple interprétation, le groupe réinvente les titres de son répertoire en y apportant encore plus d’émotions, chose qui paraissait impossible mais qu’il a réussi à faire. Refusant la facilité, certains hits comme « Nighttime Birds » sont laissés de côté et laissent la place à des morceaux de l’ère pré Anneke qui se retrouvent ainsi magnifiés, comme s’ils avaient été écrit dans cette optique : « The Mirror Waters » et « Stonegarden » issus de l’album « Always...».
Les titres sont volontairement épurés et débarrassés du superflu (on supposant qu’il y en ait eu) allant directement à l’essentiel. Exit les incursions de l’électronique qui avaient marqué l’évolution du groupe ces derniers temps. Exit la saturation des guitares qui, il faut bien le reconnaître, n’était déjà pas très présente sur l’enchanteur « Souvenirs ». Le groupe est de retour à une musique plus organique est nous délivre bien plus sur cet album qu’un simple concert, il s’agit plus d’une communion entre le groupe et son public ou seul importe le partage des émotions. En période de fêtes on entend parfois « plaisir d’offrir, joie de recevoir », c’est exactement la meilleure façon de décrire un concert de The Gathering. Le groupe a beau jouer une musique parfois triste et mélancolique, il la joue toujours avec le sourire ; et c’est avec ce même sourire que les fans viennent partager cet instant fugace de bonheur. Si une sensation de calme profond et de sérénité émanait de souvenirs, que dire de cette expérience live qui nous révèle un groupe sous sa facette la plus atmosphérique et certainement la plus enchanteresse. Quelques notes de piano, de légères nappes de synthé, un accord de guitare, une ligne de basse sobre et cette voix qui a tant fait pour le groupe. L’envoûtement est a son maximum à chaque apparition vocale d’Anneke, son timbre charmeur prenant réellement toute sa profondeur dans ce contexte de dépouillement. Mise en avant comme jamais sur les disques du groupe, la belle travaille sans filet en live, et telle une trapéziste, jamais elle ne tombe. La justesse de son chant n’a d’égale que la beauté des mélodies. Les soixante dix minutes que dure l’album semblent ne durer que quelques secondes, comme si le temps s’était arrêté pour que ces moments de beauté durent toujours. The Gathering n’en finit pas de surprendre ses fans, il se fait plaisir tout en leur faisant plaisir, ça doit être ça l’osmose parfaite entre un groupe et son public. Comment expliquer autrement le fait que de nombreux fans de métal continuent de suivre The Gathering alors que l’aspect métal de leur musique a disparu depuis belle lurette? Petit goût amer, il s’agit du dernier enregistrement du groupe avec son talentueux bassiste Hugo, celui ci préférant se concentrer dorénavant à sa vie de famille. Dernier pied de nez en date, The Gathering ne sera plus le groupe d’une seule femme puisque ce cher Hugo a été remplacé par une demoiselle, décidément The Gathering n’en fait qu’à sa tête, tant mieux.



Rédigé par : dark tranquilou | Live émotionnel/ | Nb de lectures : 10868