THE FLOWER KINGS - Banks of Eden (InsideOut/EMI) - 25/09/2012 @ 08h01
Cela fait dix ans qu’on le dit et répète un peu partout : « Les Flower Kings tournent en rond ou pire ont mangé leur pain blanc ». (Depuis "Unfold The Future" 2002). Peut-être, sans doute mais ils sont toujours là et loin d’imiter Porcupine Tree qui s’interroge sur son avenir, ils font montre de la même ambition et envie que précédemment : Faire de nous des auditeurs heureux tout en prenant du plaisir eux-mêmes ! De la part d’un groupe que l’on dit en panne sèche, voici un projet altruiste, sympathique et qui force le respect.

Certes, les Suédois nous ont habitué à des sorties plus régulières ; en général pas plus de 2 ans entre chaque album. Le simple fait qu’il leur ait fallu 5 longues années pour donner un successeur à "Sum Of No Evil" (2007) peut accréditer la thèse répandue d’un petit coup de mou dans la voilure.

Thèse que réfute Roine Stolt, le guitariste et leader des Scandinaves. Il avance plutôt la nécessité que toute formation ressent de faire un break pour mieux rebondir.

Extrait : « (…) Nous avions besoin d'une pause et je pense que la seule façon pour nous était d'arrêter pendant quelques courtes années puis de revenir avec une nouvelle énergie et un enthousiasme renouvelé. J'imagine que cela a été aussi bon pour les fans de ne pas nous prendre pour acquis après dix disques studios. Il n'y a pas beaucoup de groupes qui peuvent faire ce qu'ils veulent et garder leurs fans heureux avec chaque disque. Même Les Beatles ont eu des critiques vers la fin, et enregistrer un disque comme « Magical Mystery Tour » a été considéré à cette époque comme un échec. Ce qui semble étrange aujourd'hui car « Strawberry Fields » et « I Am The Walrus » sont des titres que plusieurs classent parmi leurs meilleurs. » (Interview donnée le 15 mai au webzine Progressive Area).

Salutaire et/ou providentielle peu importe, cette mise au repos du groupe aura également permis à certains de ses membres les plus actifs de concrétiser divers projets individuels maintes fois repoussés ou momentanément mis sous l’éteignoir. Et pour preuve de cette motivation intacte et d’inspiration bien vivante, dans l’intervalle sont sortis : 2 albums d’Agents Of Mercy, 2 de Karmakanic et le très attendu "The Whirlwind" de Transatlantic. De quoi largement occuper les protagonistes concernés.

Résultat de ces 5 années de réflexion et évènement significatif, le nouvel album des F.K fait dans une relative sobriété. Ce n’est pas un double concept album, ni un concept album ni même un double rempli jusqu’à la gueule. En fait la version classique (soit un simple CD) ne dure « que » 54 min *. C’est presque un exploit quand on connaît la prolixe exubérance de Roine Stolt qui l’a amené plus d’une fois à surcharger des albums qui n’en avaient pas besoin.

Ces 54 minutes là sont toutefois suffisantes pour démontrer que les Scandinaves - en bons gardiens du temple - ont veillé à préserver ce qui fait l’essentiel du sel Flower Kings. Rien ne change donc mais rien ne manque. Et surtout pas l’incontournable suite ("Numbers" - 25 minutes) bien dans la tradition symphonique des pièces construites sur le même schéma que "Stardust We Are", "Love Supreme" ou "Monsters & Men" et qui sert ici de mise en bouche à un album annonciateur de ripailles bien arrosées.

Ce qui a changé ou en tout cas évolué, c’est le poste de batteur désormais occupé par Felix Lehrman, un jeune allemand de 26 ans (Stolt en a plus du double !!). Véritable jeu de chaise musicale puisqu’il succède à l’ombrageux Zoltan Csörsz lui-même remplaçant de Jaime Salazar et supplanté par Marcus Liliequist puis par Pat Masteloto et enfin Erik Hammarstrom.
(Si vous n’avez pas tout compris, rassurez-vous, vous n’êtes pas les seuls…).

Néanmoins, volontairement au pas, le style de jeu du jeune Lehrman tonifie et bonifie des compositions qui n’hésitent pas à s’aventurer vers des contrées plus sombres et « heavy » ("Pandemonium"). Dans tous les cas, si par le passé la musique des Suédois s’est parfois montrée exagérément foisonnante, on ne peut à aucun moment la taxer de facile ou de médiocre. Bien sûr, ils continuent de privilégier les architectures complexes et autres compositions à tiroirs. Mais c’est parce que ses membres respectent au point le plus élevé la musique qu’ils adorent jouer et les fans qui les suivent pour se laisser aller à un coupable relâchement synonyme de faiblesse.

Ces 5 années d’attente auront donc été bénéfiques et un retour dans ce contexte est une bonne nouvelle. Il nous prouve que les grands groupes ne meurent jamais vraiment. Ils peuvent certes se perdre en chemin, ils savent cependant en temps utile retrouver la lucidité indispensable à celui qui veut voyager loin.

* Il existe une version « luxe » agrémentée d’un bonus CD de 20min non indispensable.

Myspace - 122 téléchargements


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 12717




Auteur
Commentaire
WhiteNoise
Membre enregistré
Posté le: 25/09/2012 à 23h04 - (103912)
Un album génial !! Je n'avais pas autant pris de plaisir à écouter les Flower Kings depuis Unfold....



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