THE FLOWER KINGS - Adam & Eve (Insideout/Wagram) - 17/09/2004 @ 11h27
En même temps que la sortie de leur 8 ème album, les suédois fêtent cette année leurs 10 ans d'existence. Le moment idéal pour faire un petit bilan de parcours. 10 ans et 8 albums, c'est un bon ratio qui en fait l'un des groupes de prog rock des plus prolifiques de cette décennie écoulée. On connaît la griffe maison, à savoir une fusion luxuriante, parfaite synthèse de 30 ans de rock progressif. Un style ayant brillamment intégré toutes les influences majeures des années 70. The Flower Kings est un grand groupe, incontournable, dont les musiciens- des techniciens hors pair- sont acclamés de tous. Il fait souvent l'unanimité. Mais il agace aussi quand il se perd dans des digressions stériles plus proches de la masturbation intellectuelle que de la justesse artistique. Témoin cette discographie impressionnante en terme de nombre d'albums et de temps de musique disponible sur chaque CD. Allez, je vous le livre: 782 minutes environ de musique studio (sans les inédits) en 8 albums ce qui fait 97.75 minutes de moyenne par album. Je sais, bien qu'impressionnante cette statistique ridicule et inutile prouve uniquement le formidable esprit créatif de la bande à Stolt...et explique pourquoi le groupe s'égare parfois en chemin. Dans le détail ça donne 3 double albums dont 2 successifs parmi lesquels il faut citer le chef-d'œuvre Stardust We Are en 1997 , le très bon Flower Power en 1998, et Unfold The Future en 2002 intéressant mais plus décrié. Flower Power offre la particularité de posséder le morceau le plus long du groupe, Garden Of Dreams- 60 minutes- et le plus court Ikea By Night qui ne dure que 3 secondes! En ce qui concerne les albums "simples", Retropolis en 1995 et surtout Space Revolver en 2000 ont ma préférence; quant à The Rainmaker en 2001, il fait partie des albums décevants. Sans oublier Back From The World Of Adventure en 1995 dont j'avoue n'avoir qu'un souvenir lointain. Tout n'est pas, bien évidemment de la même tenue mais il est rare de s'ennuyer en écoutant un disque de F.K et Adam & Eve ne fait pas exception à la règle. Pour une fois, la pochette est franchement loupée. Elle sort de l'habituel graphisme design ou naïf plutôt sympa des précédents et arbore une représentation laide et peu flatteuse pour le mâle du premier couple humain. Mais comme vous le répétez assez souvent, la pochette, on s'en tape! Donc, quid de la musique? Les Flower Kings ne sont pas restés insensibles aux critiques qui ont émaillé la sortie du précédent. Et du côté des compositions, ils se sont malheureusement éloignés des aspirations jazzy d'Unfold The Future. Je dis malheureusement parce que cette nouvelle approche abordait des contrées plus aventureuses et attrayantes que le strict rock prog symphonique auquel il est revenu. Dommage! Quoiqu'il en soit, ce retour aux sources ne peut que réjouir ceux qui avaient vilipendé ce "dérapage" et tant pis pour l'audace. Bon, ça reste quand même du F.K, c'est à dire une grosse galette pleine à ras bord (79'), 10 titres dont 8 de 2 à 9' et bien entendu 2 longues suites de près de 20 minutes, une production et un son au dessus de tout soupçon. Si tout n'est pas égal, la plupart des compos sont donc dans la veine traditionnelle. Le titre d'ouverture, Love Supreme, le plus long, sonne comme du Yes très en forme. (le jeu de basse de Reingold est calqué sur celui de Squire). Le reste de l'album aussi d'ailleurs. Certains titres plus ramassés, d'un format réduit et d'une construction plus directe n'en sont pas moins élaborés et non dénués d'inspiration mélodique. Tel le magnifique A Vampire View, inquiétant et déroutant à souhait. Comme d'habitude avec des musiciens de cette classe. D'autres sont discutables ou sans reliefs. Parlons maintenant de la seule (?) véritable nouveauté d'Adam & Eve; il semble que pour une fois, un certain esprit démocratique ait présidé à sa réalisation. Tout d'abord, 2 titres brefs et instrumentaux sont à mettre au crédit du seul Tomas Bodin, le claviériste. Une liberté que le bougre a du apprécié à sa juste valeur tant on le sent parfois écrasé par la domination étouffante d'un Roine Stolt peu partageur. Ensuite, en ce qui concerne le chant. Pas moins de 3 voix différentes se partagent le micro; Stolt le boss, Hasse Froberg qui a pris du galon et Daniel Gildenlow (A Vampire View justement!) décidément très sollicité et officiant ici, non plus comme un "guest" mais comme un membre à part entière. De fait, ce registre de timbres variés permet à certains titres un peu fades -Starlight Man- de sortir du lot et à l'ensemble de finalement sauver les meubles. Sans atteindre les sommets des albums référence de la formation scandinave, Adam & Eve se présente au bout du compte comme un parfait hybride de Rainmaker et de Retropolis. Autrement dit le dispensable côtoie le superbe avec une égale parité.


Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 9190




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Commentaire
Angrom
Membre enregistré
Posté le: 17/09/2004 à 15h04 - (10425)
Je suis tout à fait d'accord avec ta chronique, que je trouve bien foutue ...

Ce disque n'est pas le pire des Flower Kings, tu cites à juste titre Rainmaker que je n'aime pas trop également, mais ca n'atteint pas les chefs d'oeuvre que sont Stardust We Are et Retropolis, par exemple ...

Enfin, ca reste dans le haut du panier de la production de progressif récent, et c'est indispensable pour les amateurs du style .. de toute facon, j'ai toute la discographie :)



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