THE EVPATORIA REPORT - Maar (Get A Life!/Season Of Mist) - 06/11/2008 @ 09h31
L'artwork est terne mais a la classe, la musique a la classe mais se révèle un tantinet terne. Voilà le constat tristounet qui m'envahit en sortant de cet album posthume des post-rockeurs suisses de The Evpatoria Report. Okay, c'est pas très fair-play de cracher sur les défunts, j'aurais aimé qu'il en soit autrement, mais reste que je n'ai pu retenir quelques bâillements et assoupissements à l'écoute de cette dernière livraison en forme de testament. Car malgré leur jeune histoire, on dirait qu'ils n'avaient déjà plus grand-chose à dire...

Si comme moi vous avez eu le malheur d'avoir vu le jour vers la fin des années 80, peu probable que vous ayez échappé aux séances d'éveil musical à l'école primaire, à grands coups de "Pierre Et Le Loup". C'était trop fado, t'écoutais l'histoire, et, à intervalles réguliers, t'entendais un instrument qui rentrait en piste, associé à un cri d'animal, et tu devais l'identifier, chat=clarinette, canard=haut-bois, etc. Le rapport avec "Maar" ? "Eighteen Robins Road", le premier titre, soit une entrée en matière particulièrement peu engageante pour la suite des évènements. Les clichés post-rock, le quintet nous avait montré qu'il savait plutôt bien les contourner avec "Golevka", leur précédent album. Mais là, patatras, flagrant délit de sénilité et mélodies plates, ils égrènent ici sans surprise toutes les tares du genre, instruments qui rentrent en piste à la queue-leu-leu inclus. Soit LE truc ultra convenu. "Oh! Voici le merle-violon", "Tiens! Voilà le pivert-batterie!" Un jour de pluie, un truc comme ça, c'est à se pendre... Bon, okay, c'est qu'un titre, alors pourquoi s'acharner dessus? Parce qu'il n'y en a que 3 autres pour potentiellement rattraper le coup, et que celui-ci dure quand même 17 foutues minutes.

Mais heureusement pour la poutre de mon salon, les 3/4 d'heures restant sont, sans être pour autant remarquables, un peu plus dignes d'intérêts. Bien que le groupe ait perdu en route les fulgurances soniques abrasives de "Golevka", et passe ainsi des montagnes suisses aux plaines wallonnes. Sachant que ces reliefs accidentés permettaient de casser le côté très cristallin du groupe, on se retrouve face à un disque antibactérien et linéaire, dont on guettera la moindre aspérité pour s'y accrocher. Tel ce plan limite trip-hop ou ces samples sur "Mithridate", ou le coup de sang en plein milieu d'"Acheron", venant renforcer la quiétude de tous ces passages contemplatifs.

Car contemplative, la musique de The Evpatoria Report l'est assurément. Trop ? Peut-être bien. "Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone." disait , euh, Patrick Sébastien ? Et bien pour ma part leurs pleurs me l'ont plus anesthésié que blessé, le palpitant. C'est joli tout plein, là ils savent y faire, mais "Maar" reste figé dans un classicisme que l'on aura du mal à pardonner dans un créneau musical exigeant en matière d'écoute. The Evpatoria Report semble avoir trouvé le repos, mais faut avouer que les funérailles étaient quand même un peu chiantes...

MS The Evpatoria Report - 621 téléchargements


Rédigé par : Crown_Me | 11/20 | Nb de lectures : 11004




Auteur
Commentaire
opethmaniac
IP:195.243.90.253
Invité
Posté le: 06/11/2008 à 16h04 - (63885)
Comme quoi, les gouts et les couleurs...

La Myxine
Membre enregistré
Posté le: 06/11/2008 à 16h12 - (63886)
Ouais, j'aimais bien Pierre et le Loup, moi.

FBI
Membre enregistré
Posté le: 06/11/2008 à 16h45 - (63888)
Comme OpethManiac (salut mon chou!), l'album est excellent,
Ok pour l'aspect cliché de 18 Robins Road mais ce n'est en aucun cas une lourdeur de style pour moi. Et le thème très "aérien" de la chanson est bien trouvé



Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 06/11/2008 à 17h01 - (63895)
Pas besoin d'être né à la fin des années 80 pour l'éveil musical avec "Pierre et le loup", mon petit frère né en 81 y a eu droit, pas moi !
Et j'adore la citation de Patrick Sébastien, quel poète (poète) quand même ...

Marbaf
IP:64.208.49.61
Invité
Posté le: 06/11/2008 à 17h01 - (63896)
Grosse déception. C'est long, c'est mou. Tous les ingrédients qui font de Golevka un perle ont ici été omis. C'est devenu trop lisse, trop cliché, trop contenu un peu comme le dernier Russian Circles. snif.

fullbordell
Membre enregistré
Posté le: 06/11/2008 à 17h26 - (63897)
Plus lisse que Golevka, certes, mais neanmoins excellent si on lui laisse le temps. Plus je l'ecoute, plus je le trouve addictif. Dans le top 5 de l'annee pour ma part.



BozKiller
Membre enregistré
Posté le: 06/11/2008 à 17h29 - (63898)
Ah merde je croyais que cetet citation c'était de Valery, François de son prénom!

Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 06/11/2008 à 18h27 - (63901)
Bozkiller, tu confondrais pas avec le "Aimons nous vivants" du philosophe François Valery plutôt ?

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker