Rebaptisé THE DYING pour ne pas que son patronyme d’origine, CHIMAERA, n’induise les gens en erreur du fait de l’existence d’un autre CHIMAIRA, américain et surtout bien plus connu, le groupe belge nous sort maintenant son troisième album, le premier sous son nouveau nom.

« The Triumph Of Tragdy » ne bouleverse pas pour autant les habitudes de nos thrasheurs qui restent bien ancrés dans un style souffrant de plus en plus d’un cruel manque de renouvellement. Le thrash moderne initié par les Suédois, il y a dix ans, est toujours le principal ingrédient de la musique du groupe, qui comporte également une bonne dose son cousin US avec une préférence pour la deuxième moitié des années 80. Si les meilleures formations du genre peuvent encore s’en sortir la tête haute grâce à leur talent, il n’en va pas de même pour des combos comme THE DYING qui, malgré leur bonne volonté, ne s’échapperont jamais du peloton de suiveurs qui jouent comme [ ], qui sonnent comme [ ], mais qui ne seront jamais [ ].

A première vue, l’album est même très sympathique, avec juste ce qu’il faut de brutalité, des références tout ce qu’il y a de respectables (SLAYER en tête, AT THE GATES ensuite pour la touche suédoise), une production rugueuse, puissante et agressive comme doit l’être celle d’un album de thrash. On peut même compter sur des compos accrocheuses avec ici un clin d’œil à MAIDEN, là un enchaînement couplet/riff digne de la paire Hanneman/King, voire des refrains accrocheurs. Alors, que demander de plus ?

Et bien c’est justement là que les limites de THE DYING apparaissent : quand on se dit que tout cela est fort bien foutu, bien produit et tout et tout, mais qu’une fois cette chanson au refrain terrible terminée, impossible de s’en rappeler, qu’une fois cette autre chanson au putain de riff à la SLAYER passée (et il y en a un paquet sur l’album), vous avez plus envie de faire péter un « Black Magic » ou un « Altar Of Sacrifice » que de vous repasser celle de THE DYING. Alors certes « Triumph Of Tragedy » ne se résume pas à des riffs à la SLAYER, mais même un morceau tubesque comme « Scarred Like Us », absolument imparable avec son refrain à la CHILDREN OF BODOM, ne fait pas devenir THE DYING autre chose qu’un groupe de thrash moderne ayant bien appris sa leçon et se donnant la peine, on ne peut leur ôter cela, d'écrire de bonnes chansons, mais qui ne filera jamais la trique comme SLAYER, AT THE GATES ou METALLICA ont pu la filer. A ce propos, on notera le clin d’œil réussi au « Orion » de METALLICA dans le titre final, « Slaves Of Tomorrow », qui me confirme dans mon idée que THE DYING est un groupe qui a beaucoup de mérite mais malheureusement pas (encore) le truc qui leur fera écrire un album remarquable.


Rédigé par : Dungorpat | 08/20 | Nb de lectures : 10285