Cela n’est peut-être pas évident aujourd’hui, mais THE DUSKFALL, issu d’une des formations pionnières et méconnues du death mélodique à la suédoise, GATES OF ISHTAR, peut être considéré comme l’un des plus vieux représentants du genre, tout au moins son batteur Oskar Karlsson et son guitariste et fondateur Mikael Sandorf. On ne peut donc reprocher aux Suédois de suivre les traces des IN FLAMES, AT THE GATES et autres groupes ayant émergé de la scène mélodeath scandinave au milieu des années 90, tout au plus peut-on regretter qu’ils y soient restés bloqués. Mais le doit-on ? Si ce thrash death qu’ils pratiquent avec beaucoup de savoir-faire pouvait paraître redondant il y a quatre ou cinq ans, force est de constater qu’actuellement il ne reste plus beaucoup de groupes officiant dans ce style et proposant des produits de qualité.

« The Dying Wonders Of The World » est une alternative à tous ces albums blindés de chant clair, de samples et autres artifices découverts par une grande partie des leaders du genre il y a quelques années. Je ne porte pas de jugement de valeur, je pense simplement qu’il est bon d’avoir quelques groupes restant fidèles aux traditions et continuant de proposer de bons albums hargneux et mélodiques, chacun pouvant ainsi y trouver son compte. Le death old school, le true black ou encore le thrash traditionnel sont des styles qu’on pourrait qualifier de saturés, des styles dans lesquels tout a déjà été dit ou écrit, et pourtant il suffit d’un groupe plus inspiré ou plus rageur que les autres pour qu’on oublie toutes les remarques blasées qu’on s’apprêtait à faire et qu’on s’extasie devant ces morceaux venus du fond des âges.

Le mécanisme est le même avec THE DUSKFALL : on y trouve les mélodies des premiers IN FLAMES, la rage d’un Tomas Lindberg (AT THE GATES), une touche HYPOCRISY parfois (« The Wheel And The Blacklight », l’intro de « The Option And The Poison »), et surtout de BONNES chansons. Ces mêmes bombes, vicieux mélange de death pour l’épaisseur des guitares et le chant extrême, de thrash pour la vélocité des rythmique et de heavy metal pour la subtilité des solos et des mélodies de guitares qui nous filaient la gaule il y a une dizaine d’années. Ce quatrième album des Suédois est varié, avec des morceaux rapides et d’autres plus posés, Kai Jaakkola y fait un beau travail au chant en le variant légèrement plus que dans mon souvenir et Daniel Bergstrand a une fois encore donné un gros son bien épais au groupe, autant de raisons pour ne pas bouder ce disque pour de mauvaises raisons.

THE DUSKFALL ne sera jamais AT THE GATES ou IN FLAMES, il est simplement comme d’autres dans des styles différents le gardien des traditions et il remplit la mission qu’il s’est fixé avec beaucoup de talent. Ce nouvel album plaira à coup sûr aux fans de cette époque-là pas encore rassasiés, et peut-être même à ceux qui auraient lâché l’affaire au moment du virage plus commercial des leaders.


Rédigé par : Dungorpat | 15,5/20 | Nb de lectures : 10787