Après deux albums prometteurs sortis chez Black Lotus Records (« Frailty » en 2002, puis « Source » fin 2003-début 2004), voilà THE DUSKFALL passé dans la cour des grands. Eh oui, ce troisième opus nous arrive aujourd’hui tout droit de chez Nuclear Blast. Le précédent album, « Source », avait suscité chez moi un grand intérêt. Malgré une ressemblance évidente avec ses aînés (IN FLAMES, période « Colony », en tête), le groupe parvenait à attirer l’attention grâce à une excellente maîtrise de son sujet, particulièrement sur le plan technique. Et puis, cette voix, plus death que la plupart de ses confrères évoluant dans un style similaire, faisait la différence. La mélodie alliée à cette voix et ces chœurs bien agressifs fonctionnait à merveille. Un morceau l’illustrant parfaitement résonne encore dans ma tête : « Guidance », et ses riff « ENTOMBED-esque ». Ce titre incarnait pour moi tout le potentiel de THE DUSKFALL, et représentait l’occasion pour le groupe de se défaire de ses influences, d’évoluer vers plus d’originalité. Malheureusement, en ce qui me concerne, à l’écoute de « Lifetime… », la déception est au rendez-vous ! Encore une fois, on a affaire à un groupe dont l’efficacité n’est pas à remettre en question. Mais une fois de plus, voilà un groupe qui ne sort pas des chemins balisés du mélodeath !

Le drame dans tout ça, c’est que THE DUSKFALL nous sort là un disque qu’il est difficile de descendre (ce n’est pas non plus mon objectif !). Les compos tiennent assurément la route, la technique également. L’absence de voix claire contribue à donner à l’ensemble un aspect brutal et rugueux à souhait. Le combo a d’ailleurs sans doute voulu mettre l’accent sur ce point, car l’album débute par un titre très violent (« Trust is overrated »), et se termine par un autre du même type (« Relieve your fall »). Pourtant, ces deux morceaux ne donnent pas réellement le ton de l’album. Entre les deux, le groupe nous sert un certain nombre de mid-tempos plus « classiques ». Bon, je vous rassure, ça dépote quand même bien la plupart du temps. Mais, c’est à nouveau une évidence, cette démarche me rappelle celle d’une autre formation…notamment son dernier album, qui se nomme « Soundtrack… »…ah oui, IN FLAMES ! (Ah tiens, encore eux ?!)
Si THE DUSKFALL ne change pas de cap pour son prochain effort discographique cette comparaison risque de lui coller à la peau pour longtemps (n’est-il pas trop tard ?), …

On ne peut pas non plus reprocher grand-chose à la production, signée Daniel Bergstrand (je ne vous ferai pas l’affront de vous le présenter)…quoique, je trouve la batterie un chouïa moins puissante que sur le précédent album...mais là, je chipote.
Par ailleurs, une fois de plus, pas de remplissage sur cet opus : 10 titres pour un total de 38 mn… « Source » en comptait 8 pour 33 minutes. Un bon remède contre la lassitude.

En résumé, ceux qui cherchent un bon album de death/thrash typiquement suédois à se mettre dans les esgourdes seront sans aucun doute satisfaits. D’ailleurs, si l’on tenait compte uniquement de ce critère, cet album pourrait mériter une meilleure note. Pour ma part, j’attendais plutôt la confirmation d’un éventuel espoir de la scène death mélodique. THE DUSKFALL assure juste une certaine continuité…Voilà qui paraît insuffisant à ce niveau de leur carrière et compte tenu de la concurrence au sein d’un genre arrivé à saturation. C’est rageant, car le potentiel est là !

PS : A noter, le superbe artwork a été réalisé par Seth, de SEPTIC FLESH.


Rédigé par : Sentenced | 13/20 | Nb de lectures : 13109