Il s’en passe des choses en quatre mois. Durant ce laps de temps, j’ai reçu le promo du second disque de The Devil Wears Prada (TDWP), constaté l’existence d’un fansite à leur égard(sisi !) et le groupe de l’Ohio a changé de label, passant de Golf à Rise Records. TDWP est d’ailleurs (à ma connaissance) le premier groupe dont Myspace est cité en tant qu’argument marketing (135 000 amis et 6,3 millions d’écoutes). Un argument que l’on risque de revoir dans les prochaines années.

S’il y a bien un groupe cette année qui m’a horripilé et fait hurler de terreur, c’est bien TDWP. Leur premier album « Dear Love : A Beautiful Discord » était un vaste fourre-tout metalcore dans lequel s’intégrait des parties de claviers. Ce disque fut un supplice pour mes oreilles, tant ce brouillon bordélique et mal fichu fut consternant d’imprécision. « Plagues » était donc attendu avec un grand mépris et une indifférence caractérisée. Complexe au possible, la musique du combo est difficile d’approche tant elle paraît brouillon. Leur précédent opus était très marqué par ce tempérament fougueux et rebelle, à tel point que cela m’avait dégouté. Après les quelques écoutes que m’ont coûté ce « Plagues », j’ai dû admettre une légère évolution comme si Dieu (très important pour The Devil Wears Prada) m’avait écouté.

Il faut admettre que TDWP est un groupe à part dans la scène metalcore US. Ultra complexe, partant dans tous les sens et véritablement riche, ce groupe de l’Ohio est en train d’exploser outre Atlantique, même si je ne suis toujours pas sensible à leur musique, trop brouillon à mes yeux.« Plagues » est plus abordable que « Dear Love : A Beautiful Discord ». Le groupe officie toujours dans son metalcore complexe et chaotique mais semble plus posé et accessible. Les plans sont un peu plus convenus et structurés, les morceaux ont plus de consistance et de travail, les claviers sont mieux intégrés… Au fur et à mesure des écoutes, le deuxième opus s’est avéré moins bordélique et un soupçon plus travaillé. TDWP rend donc une copie mieux élaborée et plus mûre, la musique s’étant enrichie, gagne en accroche et au final séduit un peu plus…

Concrètement, les compositions sont assez dures à assimiler, plusieurs écoutes étant nécessaires pour pouvoir les apprendre et les mémoriser (cinq ont été nécessaires pour rédiger cette chronique). Malgré le paragraphe plutôt positif qui précède celui-ci, je n’ai pas vraiment aimé ce disque, la faute à des compostions trop axées sur les mosh parts. Me rappelant par moment Symphony In Peril (oui, ce n’est pas un compliment), les chansons écrites par TDWP décollent que très rarement, la faute à un rythme lent omniprésent. Les claviers sont également étouffants par moment et l’auditeur a du mal à s’y retrouver. C’est d’ailleurs de cette manière que je résume le disque : l’auditeur s’y perd.
Le point noir du disque est incontestablement la voix de Mike. Ses cris sont insupportables, ultra aigus et ruinent un peu l’ensemble. Ses variations vocales ne sont pas non plus très convaincantes et il est assez dur de faire abstraction de son timbre. Le chant est toujours aussi aérien et est mieux utilisé, la voix de Jeremy étant mieux placée.

La production a évolué et sur "Plages" met les compos du groupe en valeur. Les guitares sont plus vivantes, la basse moins présente, la batterie moins étouffante, le son gagne en clarté et accroit l'impact des compostions sur l'auditeur. Un plus comparé au précédent opus.

Pour conclure, ce disque est une surprise dans la mesure où je m’attendais à chroniquer une daube. Au final, je me retrouve avec un disque surprenant sur le plan qualitatif. « Plagues » n’est pas le disque de l’année mais n’est pas non plus la daube à laquelle je m’attendais.. J’attends le troisième album pour confirmer cette tendance et voir si je peux en penser du bien… A suivre donc…



Rédigé par : Vision Of Beuh | 10,5/20 | Nb de lectures : 10508