"Nous avons choisi Satan à la création ! Nous avons choisi le chaos à l'existence ! Nous avons choisi la mort à la vie !" Voilà la façon de penser de The Devil's Blood, jeune groupe hollandais officiant dans un hard rock aux relents de stoner et de rock'n'roll, qui nous replonge d'une manière délicieuse dans les années 70, qui ont vu naître tout cette mouvance de rock un peu psyché/barré (avec les Pink Floyd en tête), et qui en deux ans d'activités seulement, nous a déjà produit une démo (disponible en téléchargement gratuit), deux EPs et un premier album fraîchement sorti, "The Time of no Time Evermore". Petite anecdote au passage, c'est un certain Erik Danielsson (Watain) qui a réalisé la pochette de l'album et qui a participé à l'écriture du morceau "The Yonder Beckons", se positionnant comme un fan inconditionnel du groupe depuis ses débuts.

Le line-up de The Devil's Blood est assez flou et il est difficile d'avoir des informations le concernant, puisque tous les membres du groupe (sauf le guitariste/fondateur, Selim Lemouchi) ont des pseudos. Mais si il y a bien une chose importante à savoir concernant The Devil's Blood, c'est que l'on retrouve non pas un homme, mais bel et bien une femme derrière le micro, du nom de "F. The Mouth of Satan" (c'est son pseudo bien sûr). Et moi qui après avoir écouté un paquet de fois l'album, je ne l'avais même pas remarqué (il a fallu que je regarde sur le net, honte à moi !)... Honnêtement, j'avais plus l'impression d'entendre une sorte d'imitation de King Diamond, avec des intonations plus mélodiques, et c'est certainement ça qui a fait que je me trompais depuis le début !

Passons maintenant à ce premier album en lui-même: le côté "seventies" est évidemment une grosse influence, et l'on pense aussi bien à du Black Sabbath pour la teneur de certains riffs, mi-heavy/mi-doom comme sur le théâtrale "House of 10000 Voices" ou à du UFO pour le titre instrumental d'ouverture, "The Time of no Time", qui possède des intonations assez semblables au célèbre titre "Doctor, Doctor" de l'album "Phenomenon". Je faisais référence à King Diamond tout à l'heure pour le chant, mais on retrouve aussi son influence (et donc au passage, aussi celle de Mercyful Fate) dans la musique de The Devil's Blood, par ses quelques ambiances un peu dérangées, et quelque peu occultes (le maléfique "Feeding the Fire with Tears and Blood" donne le ton !). A côté de ça, on se retrouve dans l'ensemble avec des morceaux aux structures finalement simples, pour une musique tapant dans le mille avec un hard rock des plus entraînants, qui ne manquera pas de faire mouche en live ("Evermore", "Rake Your Nails Across The Firmament"), et on va même jusqu'à découvrir de véritables titres fédérateurs que sont "I'll Be Your Ghost" et "Queen Of My Burning Heart", assurément les 2 tubes de cet album, grâce à des refrains captivants (que l'on se surprend à chanter à tue-tête dès qu'ils retentissent) et aussi grâce à un tempo des plus contagieux, qui nous pousse à "taper du pied" sans que l'on se force. L'autre claque de cet album est sans conteste le morceau de clôture, "The Anti-Kosmik Magick", titre dépassant les 11 minutes, qui présente une facette plus épique du groupe, et qui atteint des sommets grandioses lors d'une "confrontation" entre les guitares à un peu plus de cinq minutes. Ce passage est des plus mémorables, et ici nous n'avons pas affaire à de simples enchaînements de soli, mais à un passage mélangeant tous types de soli (mélodieux, rapides, etc), des harmonies envoûtantes, des arpèges... le tout sur un rythme maîtrisé par la batterie et son roulement de tambour plus martial.

Sans faire preuve de beaucoup d'originalités, The Devil's Blood arrive à combiner l'esprit des années 70 avec un son plus moderne, pour accoucher d'un mélange un peu osé, mais maîtrisé de la meilleure manière possible. Assurément, The Devil's Blood est un groupe de hard rock à suivre dans le futur, qui personnellement même si ce n'est pas tout à fait le même registre me fait bien plus d'effet qu'un groupe comme Airbourne...




Rédigé par : gardian666 | 15.5/20 | Nb de lectures : 12792