Ça a les riffs de CARCASS, ça a les rythmiques de CARCASS, ça a les voix de CARCASS, ça a la putrescence de CARCASS mais ça n’est pas du CARCASS. Hé oui, les « Canada Dry » du métal nous remettent ça pour un deuxième album plus de quatre ans après le « Forensic Fugues and Medicolegal Medleys » sorti chez Razorback records qui avait été suivi de près par un split album avec GENERAL SURGERY.

Alors que le phénomène de mode qui voulait que les groupes de gore grind s’essaient majoritairement à calquer leurs riffs et leurs vocalises régurgitatoires sur les légendaires Anglais, s’est quelque peu amenuisé ces derniers temps, le trio de pathologistes ricain nous refait le coup du tribute band avec huit nouveaux titres fraîchement tailladés dans leur morgue.

Une nouvelle fois, les Docteurs Fairbanks, Radcliffe et Putnam ont délaissé leurs incisions en Y pour faire perdurer les exhalaisons pestilentielles qui imprégnaient les deux premiers albums de CARCASS. Il en résulte donc huit morceaux (vous noterez que le terme de morceaux est fort bien adapté à la situation) outrageusement familiers dès la première écoute. C’est même sans aucune vergogne, ni remord que le groupe admet volontiers avoir assimilé et digéré « Reek of Putrefaction » et « Symphonies of Sickness » pour les restituer sous la forme d’une sorte de patchwork musical. Un peu comme si THE COUNTY MEDICAL EXAMINERS avait voulu jouer avec ses hypothétiques fans au jeu du riff mystère.

Dès lors on peut s’insurger devant ce plagiat, ou plus pertinemment se demander l’intérêt d’une telle démarche. Là où GENERAL SURGERY a voulu apporter un regard contemporain sur le travail de Walker, Steer et Owen, T.C.M.E. reste soigneusement dans les sentiers déjà moultes fois battus pour rester le plus proche possible de son modèle. Pas étonnant que notre bon vieux Jeff Walker, avec l’humour qu’on lui connaît, n’ait menacé de faire saisir cet « Olidous Operettas » par d’hypothétiques avocats. Tout y est, y compris l’artwork médico-légal. Le résultat est criant d’authenticité même si T.C.M.E. n’a pas poussé le vice jusqu’à inclure dans son hommage les quelques nappes de synthé présentes sur « Symphonies of Sickness ».

Il va sans dire que l’intérêt de cette fidèle affiliation au Rotten’ Roll de CARCASS n’aura d’intérêt que pour les fans curieux et pas forcément pour les puristes. Dans le même esprit de tribute le « Left Hand Pathology » de GENERAL SURGERY s’avère un investissement peut-être un peu plus judicieux.

Il n’en reste pas moins que nos trois toubibs nous proposent avec leur second album un flashback d’une demi-heure dont CARCASS n’aurait pas à rougir s’il avait figuré dans leur discographie. A l’heure où le projet de reformation de CARCASS semble définitivement avorté après une seule et unique répétition, on ne va pas cracher sur un p’tit revival aussi bien disséqué. Pas vrai ?


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 13147