Vous aimez le hard rock teinté de blues ? Jetez donc une oreille sur "Twisted", le premier essai publié par The Cotton Soeterboek Band, très proche dans l’esprit de groupes comme Deep Purple, Whitesnake ou Lynyrd Skynyrd. Comme son nom (pas très heureux, il faut bien l’avouer…) l’indique, cette nouvelle formation est née de la collaboration entre le guitariste américain Alan Cotton et le chanteur hollandais Robert Soeterboek, peut-être connu par certains pour avoir travaillé avec Arjen Lucassen sur quelques albums du projet Ayreon. Oeuvrant donc dans un hard rock très traditionnel et seventies, notre duo de malfaiteurs s’est entouré d’une section rythmique solide et d’un clavier qui a beaucoup écouté John Lord, le maître es clavier de Deep Purple.

Loin d’être désagréable, car composé de quelques morceaux bien sentis (« Set Me Free », « Twisted », « Little Sister », « Still Of The Night »), "Twisted" se révèle au bout du compte un peu fade en comparaison des récentes sorties des légendes précitées. Il suffit de penser par exemple au "Good To Be Bad" de Whitesnake pour réaliser que les deux combos n’évoluent tout simplement pas dans la même division. Pour autant, il est impossible de ne pas reconnaître un talent certain à ces musiciens, ne serait-ce que pour les vocaux du chanteur, Robert Soeterboek. Lorgnant sans vergogne du côté de David Coverdale (le côté animal en moins), son chant plein de feeling constitue l’une des meilleures armes du combo. Je suis en revanche plus réservé sur le guitariste, Alan Cotton, qui, s’il se distingue par son travail en rythmique, demeure bien timide sur ses parties solo. Il prouve pourtant sur des titres comme « Colorado » ou « Set Me Free » qu’il possède une certaine finesse dans son jeu bluesy. Or il est bien difficile, lorsque l’on évolue dans ce créneau musical, de se passer d’un véritable tueur à la guitare, du style Ritchie Blackmore, Gary Moore ou encore le duo Bernie Mardsen/Mick Moody, pour les nostalgiques du Whitesnake première période (le meilleur disent certains, je ne les contredirai pas sur ce point). Les mélodies, déjà entendues, nous amènent à penser qu’il est préférable d’écouter les groupes de référence dans ce genre musical, plutôt que de s’attarder sur les compositions de ces musiciens corrects, mais sans originalité.

Un autre détail gênant (mais qui revêt quand même son importance) sur cet album réside dans sa durée, qui dépasse de justesse les trente minutes. Neuf petites chansons, dont pas une ne va au-delà de quatre minutes, voilà qui me semble un peu léger dans le cadre d’un premier album censé servir de carte de visite. Il n’empêche que l’on passe quand même un moment sympa en écoutant ce groupe, qu’il faudrait voir en public avec une bonne bière à la main, au comptoir d’un pub. A des années-lumière des modes actuelles, The Cotton Soeterboek Band livre un premier essai de rock bluesy globalement réussi. Reste qu’il faudra en donner un peu plus la prochaine fois, pour convaincre pleinement.


Rédigé par : up the irons | 12/20 | Nb de lectures : 10372