Je sais pas si vous avez vu "Infantery Of Doom : Violent shit 3". C'est un film gore de série Z qui est le troisième volet d'une série assez "culte" et qui se caractérise par son côté particulièrement gore et sanguinolent.
Au départ, le film est relativement classique : des naufragés se retrouvent sur une île dirigée par le sauvage "Karl le Boucher" qui est à la tête d'une tribu de fidèles aussi dégénérés que zombifiés.

Les 3/4 du film se déroulent dans la cervelle et les tripailles quand soudain, et alors que l'on ne s'y attend absolument pas, une troupe de ninjas arrive et dézingue tout le monde à grand coup de ninja-to et de Tonfa.
Complétement loufoque, le film est sympa, mais sans plus.
Qu'est-ce que venait foutre les ninjas dans cette histoire finalement ? Si on considère qu'ils ne font pas partie d'une "vraie" logique scénaristique, est-ce que leur arrivée n'est pas simplement pour venir donner un peu de nerfs à une histoire de bidoche un peu molle ?
Peut-être bien que cette problématique est celle de "Infantery of Doom" mais en tout cas, pour "One Wing" de THE CHARIOT, elle apparaît comme une réalité bien manifeste.

THE CHARIOT, c'est quatre album depuis 2004, fondu dans un Hardcore chaotique et torturé qui avait prouvé son efficacité sauvage sur les albums précédents.
Avec ce "One Wing", THE CHARIOT nous propose plusieurs chansons issues de cette musique si particulière qu'ils connaissent si bien.
Les premières minutes sont sans appel, le groupe n'a pas perdu de sa virulence musicale ni de sa rage de vouloir foutre un bordel de tous les diables.
Mais dès "Your", on découvre des nouveautés.
Un chant féminin d'une douceur divine vient alors se faire entendre pendant près d'une minute dix avant que ne reprenne la sauvagerie Hardcore... qui ne dure pas bien longtemps.
Le milieu de "First" est une véritable musique de Western qui rappelle les bonnes heures d'Ennio Morriconne avec guitare en son clair, trompette et roulement de caisse claire militaire.
Loin d'être mauvais le passage est véritablement très inspiré et bien interprété. On se demande juste, à l'image de la voix féminine ce que tout cela vient faire ici.

Mais les extravagances ne s’arrêtent pas là, et c'est avec un "Speak" introduit par un piano/voix hurlé (on jurerait entendre du MY OWN PRIVATE ALASKA) que THE CHARIOT se permet à nouveau une récréation surprenante.
Sans être révolutionnaire, THE CHARIOT semble vouloir avec ce "One Wing" s'amuser et proposer de nouvelles idées... quitte à ce qu'elles ne collent pas les unes avec les autres.

Paradoxalement à l'issue de l'écoute de cet album, ce sont les passages les plus incongrus que je retiens à l'inverse des passages violents plus classiques et habituels pour le groupe.
Non pas que les morceaux couillus soient mauvais (FORGET est, par exemple, très convaincante) mais il manque de "liens" entre toutes ces directions et au final l'album se retrouve segmenté, découpé comme un saussiflard mélangeant la fureur du chorizo le plus sauvage à la chipolata la plus douce.

Reste maintenant à vous de tester ce skeud au son impeccablement produit qui ne vous tétanisera pas de son audace ni de sa cohérence mais qui vous promet quelques passages plutôt sympa. Pas moins, mais pas plus.


Rédigé par : Pamalach | 12/20 | Nb de lectures : 13633