THE BUFFALOS - Full of silence and Fury (Autoproduction) - 19/04/2013 @ 09h07
On a tendance à croire que les Buffalos (les bisons en d'autres termes) sont des animaux lourds et patauds.
En réalité, ils courent assez vite et peuvent même faire des pointes de vitesse à 70 km/h. Ils sont mobiles et endurants, ils peuvent bondir et sont relativement belliqueux dès lors qu'ils se sentent en danger ou provoqués.
Un peu comme chez MASTODON, il est une erreur de croire que c'est l'animal qui fait le groupe... et The BUFFALOS est de ces groupes qui cherchent plus que ce qu'ils montrent aux premiers abords.

Formé en 2008, le groupe a déjà sorti un premier E.P "In hell we dwell" ainsi qu'un 5 titres en 2011 "The Mahogany secret".
C'est à l'issue de la victoire d'un tremplin régional que le groupe va avoir la possibilité d'entamer une formation de perfectionnement de projet artistique qui, selon les dires des intéressés, "les a beaucoup aidés à faire avancer le groupe scéniquement et artistiquement".
Je ne peux que rejoindre les dires de THE BUFFALOS sur ce dernier point, tant ce "Full of silence and fury" respire le travail, le soin du détail et l'envie de proposer un projet musical personnel.
Artwork simple mais efficace, production claire et puissante et interprétation sans faille, THE BUFFALOS n'a rien voulu laisser au hasard.

Unis dans leurs influences (le groupe parle de CLUTCH, SYSTEM OF A DOWN, PANTERA et bien sûr MASTODON), les gaziers se retrouvent aussi autour d'une philosophie et de valeurs communes qu'ils exposent dans les lyrics de leurs chansons. Apparemment désireux de ne pas compter des aventures fictives, le Breton, le duc, El Bavo et Lorenzo nous livrent ici le récit de leurs aventures au travers du prisme de leur gros metal.
Aventuriers du bout du monde et spectateurs d'un quotidien qui peut parfois tourner à l'extraordinaire, THE BUFFALOS est ici, et le temps d'un album, maître de son propre bateau, voguant au fil des orages de leurs vies et des accalmies de leurs jardins secrets abandonnés. Gros boulot donc qui mérite d'être remarqué d'autant que tous les lyrics sont dans le livret.

Musicalement, le groupe joue un gros metal/stoner aux mélodies parfois exotiques et mâtinées de chants et de chœurs de marins.
Misant beaucoup sur les harmonies et un chant souvent mélodique, le groupe a choisi une production claire aux contours policés. Cela profite aux mélodies mais pas à certains passages musclés qui du coup auraient mérité un peu plus de grain.
Oscillant entre 4:30 et 6:30, les 12 chansons de cet album offrent un album riche et dense qu'il conviendra d'écouter plusieurs fois afin de bien s'en imprégner et d'en saisir toutes les nuances. Le groupe fait appel à de nombreux musiciens additionnels pour les aider à embellir leurs chansons et on retrouve donc toute une pléiade de chanteurs/euses ainsi que plusieurs musiciens venant leur prêter main forte (le piano est l'instrument qui à ce niveau revient le plus souvent).

A mon goût, les chansons de l'album se déclinent en trois catégories. Bien que toutes bonnes, il y en a tout un lot qui sont originales, d'autres où le télescopage des influences fait que cela fonctionne quand même, et la dernière partie où les influences trop manifestes gâchent un peu l’âme de la chanson.
"Antartica" par exemple, est une sorte de rencontre improbable entre la froideur de RAMMSTEIN et les vibrations orientales de SOAD... le tout saupoudré de chants "marins" noyés dans du cidre breton de contrebande.
Le mariage du stoner, des chants marins, du piano, de la mélodie et de la bourrinerie, fait que le groupe arrive à faire oublier les ombres très perceptibles des groupes qu'ils aiment (SOAD en tête).
Cela passe du coup un peu moins sur "Dust of Rhino Ivory" dont les mélodies, le chant et les riffs font penser à SOAD et gâche un peu le pourtant gros et bon travail fait sur la chanson. Sans être toutes comme ça, elles sont suffisamment nombreuses pour qu'on le remarque. Peut-être que ce sont les plus vieilles chansons d'ailleurs ?

Quoi qu'il en soit, THE BUFFALOS se rattrape vite avec qu'il fait de meilleur. Leur ouverture avec "Golgotha" le prouve aisément.
L'excellente et super bien écrite "Jaguar Liquor" est un des meilleurs moments de l'album alors que "Ebony" montre de bonnes capacités de composition et d'arrangement.
Si le groupe reste toujours dynamique et énergique dans ses attaques, il ne reste pas esclave de sa violence puisque lors du piano/voix "Alba Sum Ergo evertens" et du final "Autumn", ils montrent un visage plus sensible et mesuré.

Peut-être qu'en ayant voulu faire trop bien et trop fort, THE BUFFALOS a manqué de prise de recul par rapport à certains détails.
Je ne doute pas que l'ampleur du projet entre la technique, les concepts et tout et tout ont dû leur demander un sacré investissement ! Cet investissement ne reste d'ailleurs pas vain puisqu'on se retrouve au final avec un beau premier essai et la découverte d'un groupe qui semble ne pas avoir envie de s'en laisser compter ! N'hésitez pas à aller écouter ce groupe de de bosseurs dont on devrait entendre très vite reparler puisqu'ils engagent une tournée en France et en l'étranger... d’infatigables voyageurs qu'ils disaient... que vogue la galère !!


Rédigé par : Pamalach | 13,5/20 | Nb de lectures : 11761




Auteur
Commentaire
XXuK
Membre enregistré
Posté le: 19/04/2013 à 10h53 - (107067)
Ah, j'aurais clairement mis un 15 voir un 16 à cet album mais bon...
C'est original, ça transpire comme le d'ssous de bras d'un vieux routier qui roule depuis des heures sur des routes ardéchoises. En bref, c'est du tout bon pour moi :-)



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