Si vous aimez perdre votre temps sur Facebook, Twitter et toutes les âneries dans le style (ndla : je ne vous jette pas la pierre rassurez-vous) vous avez dû entendre parler de THE BRIDAL PROCESSION tant les loulous sont actifs sur toutes les plateformes de réseaux sociaux possibles et imaginables afin de lancer ce qu’on appelle dorénavant : Le Buzz. A un point tel que, lorsque que j’ai, pour la première fois, entendu parler d’eux, j’avais l’intime conviction d’avoir affaire à un groupe de vieux briscards avec une carrière à la Loudblast (bon, OK, j'exagère un peu). Puis en fait non, j’ai réalisé qu’ils avaient plus de modèles de t-shirts disponibles à la vente que de morceaux composés. Encore un groupe de facebookcore de merde me dis-je, une fois le promo entre les mains. Et puis là, j’me suis vite rendu à l’évidence et ai, de suite, révisé mon jugement. Les petiots en ont une belle paire dans le calcif et envoient la purée comme des vieux briscards. Mais avec la fougue des jeunes énervés d’aujourd’hui. Un cocktail des plus instables qui, combiné sur ce premier album, ne tarde pas à pêter à la tronche. Il faut bien l’admettre, THE BRIDAL PROCESSION fait parler la poudre et est avant tout là pour parler musique et envoyer le bois. Mais tout en restant propre sur soi et bien sappés.

Trêve de digressions merchandisingo-fashion, causons zik et gros sons, on est là pour ça après tout. Donc ça débute avec une petite entrée en matière instrumentalo-atmosphérique pas piquée des hannetons, histoire de se mettre in the mood pour, boum, se faire sécher par les premières secondes d'un « Flesh To Flesh » qui déboule toutes cordes vocales dehors. Et ben dites donc, c’est que ça charcle sévère par ici. Oublié le metalcore/deathcore des débuts, les Parisiens tapent maintenant dans une espèce de death metal moderne, brutal et bien maléfique. Le premier titre est inspiré, violent, incisif et technique. Ouch les parties de batteries digne de Carlo le poulpe ami de Bob l’Eponge, re-ouch les riffs 100% death à la Behemoth et re-re-ouch la voix profonde, grave et sourde là où d’ordinaire les chanteurs frenchies galèrent avec un accent à la Michel Gondry ou les cordes vocales d’un enfant de sept ans. Ici, le gaillard ne rigole pas avec sa voix de bétonnière. J’avoue que la surprise est totale et que je ne m’attendais pas du tout à ça. Le titre suivant, « Shroud Of The End » enfonce le clou avec son break au piano à mi-parcours et sa petite vibe hardcore sur certains riffs. Un titre hyper efficace, rentre-dedans et brutal sis sur un riffing rappelant furieusement Cattle Decapitation. « Atypical Pestilence » s’impose comme un des meilleurs titres de l’album avec son riff d’intro hyper evil à la Morbid Angel (oui oui) et une ambiance générale bien démoniaque distillée par des claviers qui, pour une fois, sont bien utilisés. Car oui, tout ça aurait frôlé le sans faute sans ces foutus claviers qui laissent un vieux goût de pas frais en bouche.

Si l’ensemble de l’album est d’un excellent niveau, tant dans la composition que dans l’exécution ou la production. Les Parisiens ont tout mis en œuvre pour faire les choses bien. Derrière le gros son de « Astronomical Dimension » on retrouve Alexander Dietz, gratteux d’Heaven Shall Burn à l’enregistrement, Daniel Castelman au mixage et Alan Douches au mastering. Excusez du peu. Maintenant, tout cela étant dit faudra m’expliquer pourquoi les claviers sonnent de façon si cheap? Déjà à la base, je ne suis pas fan de claviers du tout, sauf si on fait pêter l’orchestre symphonique de Prague, mais là, ils sont très présents et parfois balancés à la va-vite avec un son en carton. Autant les morceaux donnent l’impression d’avoir été pensés et vraiment travaillés jusque dans les moindres détails, autant les claviers arrivent comme un cheveu sur la soupe et ont l’air posés à la va comme j’te pousse par un ingé son kazakh shooté à la vodka. C’est dommage car lorsqu’ils sont bien placés et utilisés, comme sur « Atypical Pestilence » justement, ils offrent un plus et instaurent une belle ambiance. Par contre sur d’autres morceaux ça ne fonctionne pas du tout et ça tire l’album vers le bas au lieu de renforcer sont aura ivôl.

On va passer outre ces claviers Fisher Price et se concentrer sur les instruments « classiques » qui eux sont tout en muscles. Le groupe arrive à mixer groove et technique sans verser dans la démonstration gratuite. Les riffs sont gras et speed à la fois. On pense souvent à Behemoth, Morbid Angel ou Nile aussi, mais avec par moments, une touche hardcore bienvenue. La composition est suffisamment variée que pour ne jamais emmerder qui que ce soit. On a pas l’impression d’écouter douze fois le même titre. Ici, chaque morceau à sa petite spécificité. Du blast par-ci, de la double par-là, un break de clavier réussi de-ci, un solo de-là. Non vraiment, c’est du super boulot et je suis le premier surpris du niveau atteint par « Astronomical Dimensions ». Outre les titres déjà cités plus haut on retiendra aussi "Pillage The Scavenger" avec son intro épique et son ambiance générale très réussie. Les Parisiens vont surprendre pas mal de monde, si du moins, ont leur laisse l’opportunité de le faire. Pour le prochain album il va falloir virer ou retravailler sérieusement les claviers. C’est vraiment con car sans ces putains de claviers, la mandale infligée par THE BRIDAL PROCESSION aurait été magistrale.


Rédigé par : Seb On Fire | 15/20 | Nb de lectures : 14128