H8000. Une lettre, quatre chiffres qui ont placé la Belgique sur la carte du hardcore mondial. Mieux, ils ont crée un son, une attitude souvent copiée mais jamais égalée. Durant les nineties, le H8000 a apporté a la scène hardcore quelques-uns des ses plus beaux groupes avec Liar, Congress et Vitality en tête de gondole. Le crew était partout, craint et respecté dans toute l’Europe. Quinze ans plus tard, son influence n’est plus ce qu’elle était, c’est un fait mais la flamme est toujours entretenue et les groupes sortant de Flandre Occidental fleurissent encore de jour en jour. Sans compter la 147éme reformation de Liar. Bref, The Boss est l’un d’eux. Composé d’ancien Die My Demon, One Outta Six et First Allience, tout sauf des nouveaux venus quoi. The Boss est, avec The Setup et Rise and Fall, l’un des nouveaux chefs de file du crew. Mais là où les autres continuent de mêler hardcore et metal dans une orgie sonique tonitruante, nos quatre grands costauds font dans l’import export et importent un peu de New York en bord de Mer du Nord.

Les premières notes de "Zero Hero" ne laissent pas planer le doute, The Boss ne cède pas au revival thrash ou deathcore et nous balance dans les esgourdes du pur NYHC des familles agrémenté d’une petite vibe hip hop qui va bien et qui rappelle des groupes comme E-Town Concrete, Coldworld et bien sur Madball. On a vu pire comme références. Le terrain est balisé, certes, mais le groupe sait jouer et composer des morceaux énergiques qui rentrent bien dans le lard et mettent la misère dans le moshpit. Violence et groove sont les deux maîtres mots de ce "Life is Foreplay". La violence des vocaux de Hanzer, une voix hargneuse qui sied parfaitement au genre hardcore, proche de celle d’un Scott Vogel, qui est pour le coup bien accompagné par les nombreux guests (les vocalistes de Nasty, Surge Of Fury, Bloodshot…) qui pullulent sur l’album et amènent tous leur petit plus permettant de diversifier les styles de chant au fil des morceaux. Le quota groove est, lui, assuré par la vibe hip hop dont je parlais un poil plus haut et l’aspect dansant des morceaux. Enfin quand je dis dansant il faut bien se comprendre, on est pas près de voir Kamel Ouali monter une chorégraphie à base de cygne, d’hommes-taupes en costumes de skaï et de câbles sur du The Boss. "Non Life is Foreplay" est parfait pour la danse dite « de squat » illustrée dans la désormais célèbre vidéo "Step Down" de Sick Of It All (best vidéo ever soit dit en passant).

The Boss fait dans le real hardcore avec une real attitude new-yorkaise (n’oublions pas que le précédent EP du combo s’intitulait "Hype Can Suck It", ouais c’est pas des rigolos) mais ne renie pas sa touche typiquement flamande pour autant, surtout au niveau de la production et du son. Les sonorités sont directes et brutes, loin des productions aseptisées et trigguées à outrance en vogue dans le milieu metalcore/deathcore. Bref, The Boss c’est du bon, du sérieux, du velu, de la musique qui sent les dessous de bras même si le groupe n’invente rien ni n’innove dans un style où toute tentative d’expérimentation est immédiatement taxée de trahison. Mais la qualité des compos, l’énergie et l’attitude sont bien là pour permettre au quatuor de se faire sa petite place au soleil et enfin percer en dehors du plat pays qui est le leur.


Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 10981