THE BODY - All The Waters Of The Earth Turn To Blood (At A Loss) - 14/10/2010 @ 09h11
Je crois que la première chose qui m'a aguiché chez ce groupe, c'est ce titre. "All The Waters Of The Earth Turn To Blood". Le genre d'en-tête qui fleure bon le cocktail "haine+désolation", et à qui les deux gusses de THE BODY font pleinement honneur. Ces cramés parmi les cramés. Parce que vous en conviendrez, le sludge est une musique de baisés à la base. Mais une musique de baisés qui aiment à patauger dans un étang de merde bien délimité, berge gauche "Paranoïd", berge droite la face B de "My War", une vision à l'encontre du modernisme et du clinquant qui fait office de véritable dogme rarement transgressé. Le manque d'originalité passant dans ce genre au dernier plan, puisque tout repose sur la science du riff dodu et écrasant, tant qu'il est jouissif tu joue pas les tâtillons.
Tout ça pour dire que THE BODY joue du sludge 2.0. Hérésie, peut-être, bouffée d'air frais, sûrement, salvatrice ou pas, on s'en branle. THE BODY, c'est donc deux natifs de Rhode Island qui arborent de douillettes bouées de lard, des lunettes et un système capillaire et pileux plus que généreux, qui aiment à l'occasion poser avec des fusils (oui, c'est bien eux sur la cover), mais qui préfèrent quand même t'arracher un bras avec leurs instruments. Chant/gratte/machines pour l'un, batterie pour l'autre. Premier point d'accroche, KHANATE. Non pas parce que le chant est lui aussi putain de psychotique, parce qu'ici notre lascar a dû faire ses prises de voix après s'être immolé, mais parce qu'ils aiment torturer leurs compos une fois les prises terminées. Et derrière, ce sont ces machines, ces samples qui prennent le relais et viennent s'empiler sur des guitares toutes vaporeuses à la GODFLESH/JESU. L'enchaînement des deux premiers titres me rappelle d'ailleurs au bon souvenir de MARE, qui, pour rappel, reste toujours le second meilleur groupe de post-hardcore du monde alors qu'ils n'avaient sorti qu'un maigre EP y'a quelques piges, MARE qui proposait ce titre final halluciné, qui démarrait avec ces enchevêtrements de voix liturgiques à mort (non-samplées ici, il s'agit d'une véritable chorale de donzelles débauchées on ne sait comment), avant de te faire tomber des cieux au fin fond de la géhenne avec un sludge maladif qui t'apprenait à ramper avec les coudes et les genoux éclatés.
Là, encore, ça va, mais le 2.0, c'est pour tous ces arrangements hallucinés, cette boucle vocale tellement hors de propos, limite chant diphonique, qui vient se greffer sur "Empty Hearth", ces incursions modérées de machines qui ne manquent jamais de partir en couille, ces ambiances aussi beumeuh qu'un GNAW THEIR TONGUES peut l'être. Les connoisseurs se délecteront de cette voix inhumainement dégueulée, idéalement callée entre Stephen Bessac et le type de Jerome's Dream, tandis que les mécréants leur riront au nez et en retourneront à leurs beugleurs qui hurlent fort mais pas trop parce que ça fait mal sinon. "All The Waters Of The Earth Turn To Blood" est de ces disques plus ou moins sortis de nulle part, qui risquent de retourner dans l'obscurité d'ici peu, mais qui en attendant éclaboussent tes chaussures-bateau de gerbe et ce sans se poser de questions. Rampe ou crève.
arf, je sais toujours pas si c'est fatal ou anecdotique ce truc, va falloir y replonger
oui IP:87.239.216.10 Invité
Posté le: 14/10/2010 à 15h37 - (88109)
merci pour cette decouverte
Solo Necrozis Membre enregistré
Posté le: 15/10/2010 à 01h51 - (88122)
Putain, belle découverte !
MoiZ IP:213.41.8.246 Invité
Posté le: 15/10/2010 à 18h43 - (88161)
"Mais une musique de baisés qui aiment à patauger dans un étang de merde bien délimité, berge gauche "Paranoïd", berge droite la face B de "My War""
Fichtre!
rien que pour le bonheur que m'a procuré cette phrase, je vais jeter une oreille sur le bousin.
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Tout ça pour dire que THE BODY joue du sludge 2.0. Hérésie, peut-être, bouffée d'air frais, sûrement, salvatrice ou pas, on s'en branle. THE BODY, c'est donc deux natifs de Rhode Island qui arborent de douillettes bouées de lard, des lunettes et un système capillaire et pileux plus que généreux, qui aiment à l'occasion poser avec des fusils (oui, c'est bien eux sur la cover), mais qui préfèrent quand même t'arracher un bras avec leurs instruments. Chant/gratte/machines pour l'un, batterie pour l'autre. Premier point d'accroche, KHANATE. Non pas parce que le chant est lui aussi putain de psychotique, parce qu'ici notre lascar a dû faire ses prises de voix après s'être immolé, mais parce qu'ils aiment torturer leurs compos une fois les prises terminées. Et derrière, ce sont ces machines, ces samples qui prennent le relais et viennent s'empiler sur des guitares toutes vaporeuses à la GODFLESH/JESU. L'enchaînement des deux premiers titres me rappelle d'ailleurs au bon souvenir de MARE, qui, pour rappel, reste toujours le second meilleur groupe de post-hardcore du monde alors qu'ils n'avaient sorti qu'un maigre EP y'a quelques piges, MARE qui proposait ce titre final halluciné, qui démarrait avec ces enchevêtrements de voix liturgiques à mort (non-samplées ici, il s'agit d'une véritable chorale de donzelles débauchées on ne sait comment), avant de te faire tomber des cieux au fin fond de la géhenne avec un sludge maladif qui t'apprenait à ramper avec les coudes et les genoux éclatés.
Là, encore, ça va, mais le 2.0, c'est pour tous ces arrangements hallucinés, cette boucle vocale tellement hors de propos, limite chant diphonique, qui vient se greffer sur "Empty Hearth", ces incursions modérées de machines qui ne manquent jamais de partir en couille, ces ambiances aussi beumeuh qu'un GNAW THEIR TONGUES peut l'être. Les connoisseurs se délecteront de cette voix inhumainement dégueulée, idéalement callée entre Stephen Bessac et le type de Jerome's Dream, tandis que les mécréants leur riront au nez et en retourneront à leurs beugleurs qui hurlent fort mais pas trop parce que ça fait mal sinon. "All The Waters Of The Earth Turn To Blood" est de ces disques plus ou moins sortis de nulle part, qui risquent de retourner dans l'obscurité d'ici peu, mais qui en attendant éclaboussent tes chaussures-bateau de gerbe et ce sans se poser de questions. Rampe ou crève.
MS THE BODY - 208 téléchargements
Rédigé par : Crown_Me | 16/20 | Nb de lectures : 12980