THE BLOOD DIVINE – Rise Pantheon Dreams (Peaceville/Wagram) - 06/01/2003 @ 13h47
C’est fou ce que des groupes insignifiants lorsqu’ils sont en activité peuvent subitement devenir cultes lorsqu’il s’agit de rouvrir le coffre à royalties. Peaceville se font une spécialité des rééditions, en priorité bien sûr celles de leurs propres groupes. Ainsi ceux qui dormaient en 96 et 97, soit les deux années où The Blood Divine étaient dans les news, se voient octroyer une session de rattrapage avec un panachage équilibré de leurs deux albums « Awaken » et « Mystica » ainsi que de quelques détours par une démo et autres raretés. A votre bon vouloir, messieurs-dames ! Enfin, il n’y a pas que les amnésiques qui ont une excuse pour ne pas connaître The Blood Divine, tant le feu de paille qu’aura été la carrière de ce all stars’ band Anglais est passé inaperçu.
Hormis la présence de trois ex-Cradle of Filth, on retiendra en priorité du line-up que c’est Darren White (ex-vocaliste d’Anathema) qui fut l’instigateur de la chose. Entre parenthèses j’ai toujours été amusé par l’échangisme sauvage que pratiquent ces deux groupes, tant on ne compte plus les transferts de l’un à l’autre, ce qui quelque part peut laisser pantois sur la conséquence musicale des musiciens concernés. Enfin, si on se la joue spéléologue en replongeant dans ses vieux Metallian et Hard Rock tout jaunis, on retrouve bel et bien trace de cet « Awaken », éclipsé à l’hiver 96-97 dans l’ombre pélagique des deux albums charnières que furent « Eternity » d’Anathema et « Like Gods of the Sun » de My Dying Bride. Les critiques n’en sont pas bien élogieuses mais pas acerbes non plus, en gros neutres et indifférentes. Il n’en fallait pas plus pour me couper l’envie d’investir de précieuses heures dans l’écoute de « Rise Pantheon Dreams ». Je m’y suis néanmoins résolu par pure conscience journalistique… et n’en suis pas vraiment plus avancé qu’au début. The Blood Divine n’ont pas pondu que de la merde pendant ces vingt-quatre mois de « débauche musicale » (dixit Paul Ryan), mais bien souvent ils ont surtout tourné autour du pot et écrit des riffs pour la beauté du geste, résultant en un maximum de compos anonymes au milieu de deux ou trois chevaux de radio. Le ratio rêvé pour tout groupe de gothic metal standard qui se respecte, en quelque sorte…
« Aureole » est à la fois le premier morceau du groupe et leur meilleur, un peu comme s’ils avaient cru que tout était arrivé juste parce qu’ils avaient commencé leur aventure en fanfare. A bien y réfléchir c’est d’ailleurs probablement ce qui s’est passé, et à avoir coupé le moteur alors que la destination n’était pas encore en vue, The Blood Divine se sont condamnés à patauger dans l’auréole de triomphe illusoire que leur avait fait miroiter cette mise en jambes tonique. En parlant d’ « Aureole », qui apparaît pas moins de deux fois sur le CD, dont une en version live (public y es-tu ?), c’est une fringante ligne droite Moonspellienne, bien calée sur un chassis de rythmiques stimulantes et le petit slogan tenace au synthé de type orgue d’église qui vous campe dans la cervelle plusieurs heures après la fin du morceau. Pas mal, pas mal… Mais cela ne suffit pas.
Nombre de morceaux débordent largement du cahier des charges gothique, car The Blood Divine ne devaient pas être le genre à débouler au local avec le masque et 100 millilitres d’analgésiques en intraveineuse. Les contours des morceaux sont plutôt rock’n’roll genre bagarreur, avec des riffs angulaires et défouloir qui ne perdent pas trop de temps pour laisser sur place les quelques timides poussées de mélancolie, ces dernières n’en apparaissant que plus déplacées. Le solo emballé est de rigueur, mais là encore, même si le doigté du préposé aux montagnes russes électriques ne souffre aucun reproche, on a du mal à y percevoir une utilité au delà de la redondance fatigante que cela génère. Une bonne partie des refrains sont badigeonnés d’un coulis d’orgue Hammond, employé en dépit du bon sens lorsque l’on pense à l’utilisation ingénieuse et rigoureuse qu’en font des groupes comme Enslaved ou Green Carnation. Ici il finit de rendre les morceaux aussi innocemment joyeux qu’une rengaine populaire de cabaret. Le chant non plus n’a pas grand chose de mémorable, si ce n’est ses trémolos surfaits et agaçants qui préfiguraient (déjà) toute la vague du « love metal » qui a déferlé de Finlande quelques années plus tard. Et puis comment peut-on espérer être crédible en appelant ses chansons « Crazy Horses » ou « Sensual Ecstasy » ?
Tout compte fait, ceux qui sont tout de même motivés pour découvrir un petit frère d’Anathema rendu médiocre par la précipitation et l’absence de terminalité feraient aussi bien de se procurer directement les albums plutôt que cette opération commerciale un peu hasardeuse. En ce qui me concerne, il ne vous reste plus qu’à prendre dans l’ordre la première lettre de chaque paragraphe de cette chronique pour former l’adjectif qui capture au mieux mon sentiment à l’issue de cette cure de The Blood Divine.


Rédigé par : Uriel | 10/20 | Nb de lectures : 8494




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Commentaire
Arnim
Invité
Posté le: 08/01/2003 à 21h23 - (1741)
Hmmm Crazy horses est une reprise
Attention aux réferences...

Loufi
Membre enregistré
Posté le: 08/01/2003 à 22h57 - (1743)
C'est une reprise des Osmonds d'ailleurs...

Uriel
Invité
Posté le: 09/01/2003 à 17h08 - (1752)
En plus c'était marqué sur la bio.
Mes excuses et merci pour la correction!

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