THE BLACK LEAGUE – Man’s Ruin Revisited (Spinefarm/Ranch records/M10) - 05/02/2004 @ 14h04
The black league, je me souviens avoir attendu le premier album avec curiosité en tant que fan de Sentenced et Legenda (j’occulte volontairement Impaled nazarene, trop éloigné du propos du jour). Je me demandais bien ce que pouvais donner l’association de sir Luttinen et de Taneli Jarva (chanteur du sentenced death metal). Ichor, le premier album, m’avait bien plu avec son petit côté rock pas novateur mais efficace, le deuxième album continuait ce que le groupe avait entrepris avec sa première réalisation et semblait signifier que The black league avait déjà trouvé sa vitesse de croisière et mis le pilote automatique : bon album mais sans réelle surprise. Et depuis plus rien , étonnement donc de les voir débarquer deux ans plus tard avec ce «Man’s ruin revisited » qui s’est retrouvé catapulté dans les hautes sphères des charts finlandais. Une si longue période d’attente a t’elle été mise à profit pour se remettre en question ? Ou alors aura t’on la preuve avec cet album que les finlandais sont chauvins et qu’ils défendent mordicus tous leurs groupes ? S’il n’est pas trop difficile de répondre à la première question, c’est un peu plus dur de répondre à la deuxième.
Ce nouvel album marque une nouvelle orientation musicale pour le groupe sans pour autant le rendre méconnaissable. Disons simplement que « Man’s ruin revisited » marque une « évolution régressive » ; oui je sais que cela paraît bizarre comme définition c’est pourquoi je vais expliquer. « Evolution » indique que cet album est différent du précédent et que le groupe change de voie, « régressive » indique pour sa part que l’inspiration vient directement des pionniers du hard et que le groupe a par conséquent la tête tournée vers le passé plus que vers le futur. The black league opère un retour en arrière en s’amusant a faire revivre les seventies dans ce qu’elles avaient de plus roots. Par conséquent les morceaux oscillent entre influences sabbathiennes pour les plus calmes : particulièrement flagrantes sur le doomissime « black water fever » ; et influences motörheadiennes pour les plus speed : « hot wheels » et « ain’t no friend o mine », difficile en effet de ne pas voir dans ces compos aux tempo hard boogie enflammé l’influence directe de la bande à Lemmy. Les atmosphères épiques des premiers albums ont donc été balayées au profit d’ambiances rock n roll autrement plus directes. Le groupe nous sert du hard rock qui sent fort le mâle viril et plus précisément le biker (rien que le titre « Hot wheels » est lourd de significations). Tout finlandais qu’il est, The Black league défend (comme le suggère la pochette) les thèmes de l’art du tatouage américain qui se résume autour de l’alcool, du jeu et des femmes. Mélange de sueur, de bière et de bitume, des titres comme « Old world monkey » et « Cold women & warm beer » avec leur guitares lourdes et bien grasses accrochent l’oreille de façon immédiate. A côté de ces titres rock speedé pur malt viennent se greffer des compositions moins enfiévrées, les plus intéressantes de l’album, sur lesquelles la musique du groupe se fait un poil plus personnelle : l’écrasant « lost in the shadows » qui fleure bon le blues des bars enfumés ou encore l’entraînant « mad ol’country ». Et comme il en faut une pour charmer les dames, le groupe chausse ses gros sabots le temps d’une power-ballade bluesy en guise de final.
Répondons à la deuxième question maintenant. Pour un fan de métal qui a roulé sa bosse, cet album à la vision assez passéiste il faut le dire, n’apportera pas grand chose de nouveau. L’intérêt sera donc tout limité, surtout qu’une de leur principale influence (Motörhead pour ceux qui n’ont rien suivi) pète le feu comme jamais. Par contre pour les petits jeunes qui s’initient au métal avec les productions récentes cela peut leur ouvrir la porte vers le monde merveilleux des seventies. Après tout, combien de milliers de jeunes fans ont vu en Hammerfall le sauveur du métal alors qu’il n’a fait que plagier honteusement et grossièrement Manowar et consorts ? Si c’était pareil avec The black league qui d’une certaine façon ferait du neuf avec du vieux ? Moi je suis d’accord avec ce principe d’éducation, les jeunes n’ont pas envie de recevoir des leçons de la part des vieux, ils préfèrent les jeunes profs. OK tant que les cours sont bons ! De toutes façons le résultat est le même, au final ils s’envoient du bon hard dans les oreilles et quand leur appétit d’histoire aura pris le dessus, ils seront plus à même d’apprécier l’expérience et le savoir faire des vieux.
Rédigé par : dark tranquilou | 13/20 | Nb de lectures : 8159
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Ce nouvel album marque une nouvelle orientation musicale pour le groupe sans pour autant le rendre méconnaissable. Disons simplement que « Man’s ruin revisited » marque une « évolution régressive » ; oui je sais que cela paraît bizarre comme définition c’est pourquoi je vais expliquer. « Evolution » indique que cet album est différent du précédent et que le groupe change de voie, « régressive » indique pour sa part que l’inspiration vient directement des pionniers du hard et que le groupe a par conséquent la tête tournée vers le passé plus que vers le futur. The black league opère un retour en arrière en s’amusant a faire revivre les seventies dans ce qu’elles avaient de plus roots. Par conséquent les morceaux oscillent entre influences sabbathiennes pour les plus calmes : particulièrement flagrantes sur le doomissime « black water fever » ; et influences motörheadiennes pour les plus speed : « hot wheels » et « ain’t no friend o mine », difficile en effet de ne pas voir dans ces compos aux tempo hard boogie enflammé l’influence directe de la bande à Lemmy. Les atmosphères épiques des premiers albums ont donc été balayées au profit d’ambiances rock n roll autrement plus directes. Le groupe nous sert du hard rock qui sent fort le mâle viril et plus précisément le biker (rien que le titre « Hot wheels » est lourd de significations). Tout finlandais qu’il est, The Black league défend (comme le suggère la pochette) les thèmes de l’art du tatouage américain qui se résume autour de l’alcool, du jeu et des femmes. Mélange de sueur, de bière et de bitume, des titres comme « Old world monkey » et « Cold women & warm beer » avec leur guitares lourdes et bien grasses accrochent l’oreille de façon immédiate. A côté de ces titres rock speedé pur malt viennent se greffer des compositions moins enfiévrées, les plus intéressantes de l’album, sur lesquelles la musique du groupe se fait un poil plus personnelle : l’écrasant « lost in the shadows » qui fleure bon le blues des bars enfumés ou encore l’entraînant « mad ol’country ». Et comme il en faut une pour charmer les dames, le groupe chausse ses gros sabots le temps d’une power-ballade bluesy en guise de final.
Répondons à la deuxième question maintenant. Pour un fan de métal qui a roulé sa bosse, cet album à la vision assez passéiste il faut le dire, n’apportera pas grand chose de nouveau. L’intérêt sera donc tout limité, surtout qu’une de leur principale influence (Motörhead pour ceux qui n’ont rien suivi) pète le feu comme jamais. Par contre pour les petits jeunes qui s’initient au métal avec les productions récentes cela peut leur ouvrir la porte vers le monde merveilleux des seventies. Après tout, combien de milliers de jeunes fans ont vu en Hammerfall le sauveur du métal alors qu’il n’a fait que plagier honteusement et grossièrement Manowar et consorts ? Si c’était pareil avec The black league qui d’une certaine façon ferait du neuf avec du vieux ? Moi je suis d’accord avec ce principe d’éducation, les jeunes n’ont pas envie de recevoir des leçons de la part des vieux, ils préfèrent les jeunes profs. OK tant que les cours sont bons ! De toutes façons le résultat est le même, au final ils s’envoient du bon hard dans les oreilles et quand leur appétit d’histoire aura pris le dessus, ils seront plus à même d’apprécier l’expérience et le savoir faire des vieux.
Rédigé par : dark tranquilou | 13/20 | Nb de lectures : 8159