THE AUSTRASIAN GOAT - Stains of Resignation (Music Fear Satan) - 30/06/2011 @ 08h04
L’Austrasie est le nom d’un royaume franc couvrant le nord-est actuel de la France, de la Meuse au Rhin, en passant par la Moselle. Sa capitale fut d’abord Reims, puis Metz. Ce royaume a existé entre 511 et 751. Julien Louvet, l’âme pensante de The Austrasian Goat, complète sur le site internet du projet que les habitants de ce royaume ont toujours refusé les influences chrétiennes et gardé leur indépendance au long des siècles. Il mentionne également les marques laissées par les anciens rites païens, les maladies et les conflits, qui laissent planer un voile de souffrance sur ces terres. Cette explication du nom de ce one-man band permet de mieux comprendre la musique et son ressenti.

Pour caricaturer rapidement, The Austrasian Goat fait du black metal pour les personnes qui n’écoutent pas de BM à la base. Si les racines de sa musque sont effectivement BM, plutôt tendance dépressif, Julien Louvet l’agrémente de plein d’autres influences et instruments. Le post-rock tout d’abord parsème plusieurs morceaux. Il n’est pas rare que les titres de cet album soient coupés en deux (voire plus) par des passages aériens et planants, où le chant clair/éthéré remplace les grognements. Le bonhomme pousse le vice jusqu’à faire un titre plutôt expérimental avec Jarboe (bien connu des amateurs de post-rock/folk psyché et autres musiques modernes et planantes). Ce titre, bien qu’il soit calme, aérien, dépouillé, où seul surnage le chant si particulier de la dame, ravira certainement les amateurs, mais en temps que profane, j’ai trouvé le temps un peu long. Les parties sont soit plutôt rentre-dedans, avec un tempo assez enlevé, toujours en jouant sur les trémolos, emmené par un chant écorché et agressif, soit plus funeral, à la manière d’un Esoteric (en plus black et moins psyché), posant des atmosphères glauques (première partie de "No Crowd will be Mine"). Ces passages glauques illustrent très bien l’explication du nom du groupe donnée en préambule.

On se retrouve donc avec un album plutôt long, une heure cinq, pour neuf titres. Les morceaux, vous l’aurez compris, sont plutôt variés, et difficile d’en sortir un représentatif de la musique du Messin. Aux titres calmes et post-rock ("A Liquid Measure of Guilt"), succèdent des morceaux agressifs et sombres ("The Arsons of Pride"), sans parler des moments funéraires qui plombent l’ambiance et entraînent l’auditeur dans les ténèbres. Cette grande variété permet donc de ne pas s’ennuyer pendant la longue durée du disque, mais est également une de ses faiblesses. Par moments, il est difficile de s’y retrouver, tant les influences et genres pratiqués se chevauchent et se mélangent. Certaines parties rapides et violentes sont rompues un peu trop facilement et brutalement par des parties plus calmes et atmosphériques, le contraire étant également vrai.

Il n’en reste pas moins que malgré la boulimie du bonhomme, qui sort grand nombre d’EP et de splits chaque année (5 en 2009, 3 en 2010, sans compter l’album), ce deuxième album est quand même une réussite. Véritable invitation au voyage dans le royaume torturé, à la fois violent, en colère, mais aussi calme et éthéré de son cerveau, The Austrasian Goat a sorti un OMNI dense, difficile à appréhender et à assimiler, mais qui laisse un sentiment de malaise et d’accomplissement une fois écouté en entier.

http://www.theaustrasiangoat.com - 160 visite(s)

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Rédigé par : Skay | 13/20 | Nb de lectures : 12908




Auteur
Commentaire
pearly
Membre enregistré
Posté le: 30/06/2011 à 10h30 - (95215)
Je ne suis peut-être plus objectif avec ce projet, mais je trouve cet album absolument sublime, dantesque même. C'est une orgie de sons noirs, de contrastes finement associés, pour une musique somme toute bien énigmatique. Ce projet me fascine, à peu près à chacune des nombreuses sorties, et sur album, il prend une forme "épique" absolument jouissive.



Herr Kaiser
Membre enregistré
Posté le: 30/06/2011 à 12h41 - (95222)
Tout d'accord avec toi mon cher Pearly.

Ellestin
Membre enregistré
Posté le: 02/07/2011 à 22h04 - (95258)
toujours un peu sceptique envers ce projet. Séduisant à de nombreux égards mais ca explose pas assez je trouve. Y a beaucoup d'intentions mais je trouve pas le fil conducteur.

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